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« La communauté peulh est celle qui paye le plus lourd tribut » lance la CNFHPG(déclaration) . 

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Cette phrase est issue d’une déclaration de la Coordination Nationale des « Fulbhes et Haali Poular » de Guinée (CNFHPG) rendue publique ce mercredi. Dans cette déclaration l’association communautaire dénonce les violences ressentes en Guinée et plus particulièrement contre les membres de sa communauté. La coordination  invite l’Etat à oeuvrer pour rendre justice à toutes les victimes, civiles ou militaires.

Voici le contenu de la déclaration:

« Le double scrutin législatif et constitutionnel du 22 Mars, suivi de l’élection présidentielle du 18 Octobre 2020 ont été émaillés d’incidents qui ont profondément affecté le tissu social. La Guinée en sort meurtrie, déchirée et traumatisée.

Il ne fait aucun doute que notre pays fait aujourd’hui face à une crise politique et sociale sans précédent. Cette crise prend une allure exponentielle aux conséquences imprévisibles.

C’est pour cette raison, du reste bien justifiée que la CNFHPG, conformément à ses convictions et à sa vocation de promotrice de la paix, de la concorde et du vivre ensemble, a estimé utile, après de larges concertations, de prendre ses responsabilités et répondre à une raison historique à travers la présente Déclaration.

L’impact de cette crise touche certes toutes les composantes sociales de la nation.

Mais il importe de reconnaître en toute objectivité et sans démagogie que la communauté peulh est celle qui paye le plus lourd tribut. Celui-ci a dépassé aujourd’hui le seuil du tolérable. Une rétrospective des violences qui s’abattent sur cette communauté fait frémir mêmes les âmes réputées les moins sensibles :

1.-Plusieurs centaines de jeunes peulhs, dont des adolescents arrêtés souvent à domicile ou kidnappés la nuit, croupissent dans les prisons dans des conditions indescriptibles ;

2.-Des dizaines de blessés, dont la majorité par balle, sont encore dans les hôpitaux ;

3.-Les forces de sécurité entrent par effraction dans les domiciles privés, cassent les magasins de vente, renversent des marmites, détruisent des véhicules et des motos (ou s’en accaparent), des télévisions, défoncent des armoires, violent des femmes et des filles, emportent argent et bijoux, ordinateurs, téléphones, habits, riz, sucre, huile etc.…

4.-Depuis 2010, plus de 1000 opérateurs économiques, notamment des commerçants, ont subi des pertes par destruction et incendie de leurs magasins dépassant 200 milliards de francs guinéens. Ils n’ont jamais été indemnisés, malgré l’engagement pris par l’État guinéen ;

5.-Les éleveurs continuent à égrener la perte de centaines de leurs troupeaux par braquage ou massacre, notamment en Haute Guinée et en Guinée forestière dans une atmosphère de désintérêt total de l’Etat ;

6.-Les boulangers, souvent victimes d’attaques dans la zone de Conakry et ses environs, travaillent dans des conditions d’insécurité totale en dépit des appels lancés par leur syndicat ;

7.-Des opérateurs économiques voient leurs contrats résiliés et leurs baux annulés sans possibilités de recours ;

8.-Des domiciles de nos sages et personnalités religieuses de référence ont été arrosés de gaz lacrymogène ;

9.-L’incarcération de figures majeures de l’Opposition et de la Société Civile exacerbe la polarisation et la persécution ;

10.-Les frontières entre la Guinée et les pays voisins dont le Sénégal, la Guinée Bissau et la Sierra Leone restent toujours fermées ; ceci impacte négativement le secteur du transport et l’économie dans son ensemble.

L’impasse actuelle constitue une vive préoccupation pour la CNFHPG. L’on ne doit pas tuer, arrêter, harceler, détruire les biens pour des raisons liées à des convictions politiques ou à une appartenance ethnique. Le caractère communautaire de la dernière campagne électorale a déteint négativement sur les principes d’équité et de démocratie. La CNFHPG et le citoyen tout court auraient souhaité avoir une autre image de la Guinée.

Aussi importe-t-il de préciser que c’est moins une victimisation, encore moins la peur des mains assassines ou de cette situation de déliquescence et de terreur, qu’un un cri de cœur. Il s’agit d’un appel, mieux, d’un rappel afin de prendre l’opinion nationale et internationale à témoin sur les conséquences de la dérive actuelle. A ce jour, aucun des bourreaux et autres coupables n’ont été interpelés.

La CNFHPG déplore et condamne l’assassinat récent d’un policier à Wanindara (Ratoma). Toutefois importe-t-il de souligner que toutes les victimes, civils ou agents de défense et de sécurité, ont droit à la justice. L’on doit s’émouvoir pour tous les morts.

Elle déplore et condamne tout autant le drame actuel qui prévaut à Wanindara, assiégé par les FDS qui arbitrairement arrêtent, terrorisent et vandalisent les populations martyrs de cette localité.

La CNFPG invite le Gouvernement à plus de retenue. Le culte de l’impunité prédispose à la dictature et à l’arbitraire. L’unité nationale passe par la réconciliation. La réconciliation nécessite le pardon. Mais il n’y aura pas de pardon si l’on occulte la vérité et la justice. Il faut que les guinéens refusent de se laisser manipuler et osent se débarrasser de l’hypocrisie et de la culpabilité.

Dans un État de droit, la justice est indépendante, impersonnelle et égale pour tous. Et il n’y a pas de nation forte sans unité nationale réellement exprimée.

La CNFHPG lance un appel solennel au Président de la République, a plus de magnanimité et de retenue face à cette descente aux enfers, en autorisant :

La libération sans condition des personnalités politiques de l’opposition et de la Société Civile ainsi que les citoyens arrêtés à l’effet des dernières élections ;

-L’assistance aux blessés et le dédommagement des victimes de destructions ou de perte de leurs bien ;

-Le réexamen des contrats de bail emphytéotiques annulés et/ou résiliés au détriment des opérateurs économiques ;

-L’organisation de larges concertations pour le retour de la paix, gage d’unité et d’entente.

En définitive et dans tous les cas, devant l’histoire et les hommes, chacun sera comptable de ses actes.

Les guinéens doivent s’accepter, se pardonner et faire l’effort nécessaire pour se débarrasser de l’ethnocentrisme et du repli identitaire pour se donner la main avec franchise afin de sortir de cette situation tragique et bâtir une Guinée unie et prospère dans l’équité. La CNFHGP figurera, Incha’Allah, au premier rang parmi les bâtisseurs de cette Guinée-là.

A cet effet,  la CNFHPG lance un  appel  solennel et pressant à toutes les populations guinéennes de l’intérieur comme de l’extérieur, de toutes obédience religieuse et politique de consacrer les journées du Jeudi 10 Décembre, Vendredi 11,Samedi 12 et Dimanche 13 décembre 2020 à des journées de jeun, de prières , de sacrifices et de recueillement pour le repos de l’âme de tous les disparus, la guérison de tous les blesses et le rétablissement de toutes les victimes de violences de tous genres dans leurs droits et le tout en vue d’une Réconciliation Nationale intégrale de toutes les Communautés guinéennes.

Puisse la Guinée, notre patrie, sortir enfin de l’ornière par un effort conjugué de toutes ses filles et de tous ses fils, sous l’égide et la clairvoyance du tout puissant Allah, le très Haut.

Conakry, le 8 Décembre 2020

 Le Président

Elhadj Ousmane Fatako Baldé

Justice

Procès de Aliou Bah : Le président du MoDeL rejette les charges d’offense au chef de l’État et de diffamation

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Conakry, 31 décembre 2024 – Le procès de Aliou Bah, Président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), s’est ouvert ce matin au Tribunal de Première Instance de Kaloum. Le leader politique est poursuivi pour offense au chef de l’État et diffamation après des propos tenus lors des assemblées générales de son parti. Le prévenu a rejeté en bloc les charges qui pèsent contre lui, qualifiant cette procédure de politique et de ciblée.

Le ministère public a estimé que les propos d’Aliou Bah à l’encontre des dirigeants guinéens constituaient une offense au chef de l’État, notamment lorsqu’il qualifie les autorités de « corrompus » et de « dictateurs« . Selon le parquet, ces déclarations ont été tenues lors des assemblées générales du MoDeL, et visent directement le Président de la Transition, Général Mamadi Doumbouya, qui a décidé de traduire Aliou Bah en justice. Le procureur a spécifiquement mis en avant des expressions comme « incompétence« , « légitimité des autorités » et « les kidnappings » utilisés par l’accusé, pour justifier les charges retenues contre lui.

Dans ses déclarations, le prévenu Mamadou Aliou Bah a affirmé avoir reçu des alertes et des menaces avant son arrestation, notamment de la part du journaliste Habib Marouane Camara et du Général Balla Samoura. Il a également dénoncé ses conditions de détention au Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale, qu’il qualifie de difficiles et inhumaines. Toutefois, le parquet a rejeté ces déclarations, les qualifiant de simples allégations, et a affirmé que les propos tenus par Aliou Bah, qualifiant les dirigeants de corrompus, dictateurs et kidnappeurs, portent atteinte à la dignité du chef de l’État et constituent des infractions pénales.

De son côté, la défense d’Aliou Bah a fermement rejeté ces accusations. Elle a souligné que le chef de l’État ne s’était jamais constitué en partie civile dans cette affaire, ce qui, selon elle, remet en question la légitimité de la procédure. Les avocats de la défense ont également insisté sur le fait que le parquet se base uniquement sur des éléments politiques pour étayer les accusations. Selon eux, Aliou Bah est victime de son engagement politique et de ses critiques vis-à-vis du pouvoir en place.

L’accusé, lors de son audition, a affirmé qu’il n’avait jamais eu l’intention d’offenser le président ou les institutions, mais qu’il exerçait simplement son droit à la liberté d’expression en tant que leader politique. Il a également souligné que ses propos visent à dénoncer ce qu’il considère comme des aberrations politiques et des violations des droits humains, notamment les phénomènes de kidnapping et la gestion de la crise politique en Guinée.

Les débats se poursuivent actuellement au tribunal de première instance de Kaloum, où les avocats de la défense continuent de plaider en faveur de l’acquittement de leur client.

L’audience est suivie de près par les observateurs, la société civile et les partis d’opposition, qui considèrent cette affaire comme un test de la liberté d’expression en Guinée, dans un contexte politique marqué par des tensions croissantes entre le gouvernement de transition et les opposants.

Boubacar Baldé depuis le TPI de Kaloum pour Kumpital.com

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Aliou Bah, président du MoDeL, placé en garde à vue pour « offense au chef de l’État »

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Le président du Mouvement pour la Démocratique Libéral (MoDeL), Aliou Bah, a été placé en garde à vue à la Direction des Investigations de la Gendarmerie Nationale, pour des motifs d’ « offense au chef de l’État » selon le communiqué N°3 publié par la cellule decommunication du parti publié ce vendredi matin. Cette décision fait suite à une audition de près de cinq heures, qui s’est déroulée dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 décembre 2024, au sein du haut commandement de la Gendarmerie.

Lors de cette audition, M. Aliou Bah a été interrogé par les enquêteurs et a fourni des explications, que ses avocats estiment ne constituer en aucun cas une infraction. Selon la Cellule de Communication du MoDeL, le président Bah demeure serein et confiant malgré les conditions de détention, qu’il déplore. Son engagement en faveur de la justice et de la vérité, affirment ses proches, reste intact et inébranlable. Le communiqué souligne que M. Bah est « un prisonnier de ses opinions », précisant que son seul « crime » apparent réside dans ses critiques à l’encontre de l’État, notamment concernant la gestion de la recrudescence des phénomènes de kidnapping et des disparitions forcées qui affectent la Guinée. Ces prises de position auraient conduit à l’arrestation du leader politique, considéré par ses soutiens comme une tentative de répression de la liberté d’expression.

Le MoDeL informe également que certaines personnes de l’entourage de M. Bah, telles que Aliou Sow, son chef de protocole, ainsi que son chauffeur, ont été libérées après leur interpellation. Malgré la situation, le parti reste « pleinement mobilisé » et appelle à une solidarité pacifique et à un soutien massif en ces moments difficiles.

Dans son communiqué, le MoDeL réitère son engagement à défendre les droits du président Bah et assure qu’il suivra de près l’évolution de la situation. Le parti s’engage à ne ménager aucun effort pour garantir la protection des droits et libertés de son leader et pour faire face à ce qu’il considère comme une violation des droits fondamentaux.

Le MoDeL a également promis de tenir l’opinion publique informée de tout développement concernant cette affaire.

Ci-dessous le communiqué ⬇️


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Les Forces Vives de Guinée protestent contre l’interdiction de sortie du territoire du Président du Model, Aliou Bah

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Les Forces Vives de Guinée (FVG) ont exprimé leur ferme désapprobation suite à l’interdiction arbitraire de sortie du territoire imposée au Président du parti Model, Aliou Bah, par les forces de sécurité guinéennes. L’incident s’est produit ce jeudi 26 décembre 2024 à la frontière de Pamelap, où M. Bah a été empêché de quitter le pays sans qu’aucune notification officielle ou décision d’une juridiction compétente ne lui ait été communiquée.

Dans une déclaration publiée ce même jour, les FVG ont dénoncé cette action, soulignant qu’elle constitue une violation flagrante de l’article 18 de la Charte de la Transition, qui garantit à tout citoyen le droit de circuler librement à l’intérieur du territoire national, d’en sortir, de revenir et de s’y établir, sauf dans les cas prévus par la loi. L’article stipule clairement que « tout citoyen a le droit de circuler librement, et il ne peut être porté atteinte à ces droits que dans les conditions définies par la loi ».

Les Forces Vives de Guinée ont condamné ce qu’elles considèrent comme une atteinte aux droits fondamentaux des citoyens et une pratique illégale. Elles ont exprimé leur solidarité totale avec Aliou Bah et ont exigé sa libération immédiate et sans condition. Cette action a provoqué une onde de choc parmi les partis politiques et les organisations de la société civile qui dénoncent l’usage excessif de la force et l’absence de respect des procédures judiciaires dans le pays.

La situation met également en lumière les tensions persistantes autour des libertés individuelles en Guinée, particulièrement dans un contexte politique déjà fragile. Alors que le pays est en pleine transition, les Forces Vives de Guinée appellent à un respect absolu des principes démocratiques et des droits humains.

La déclaration des FVG s’inscrit dans un climat de mécontentement croissant envers les actions du gouvernement de transition, qui fait face à des critiques concernant le respect des libertés publiques et la gestion des droits fondamentaux des citoyens.

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