En Guinée, être handicapé est assimilé à être mandiant pour vivre. Pourtant, certaines personnes en situation de handicap restent en marge de ce stéréotype. C’est le cas du jeune Yamoussa Bangoura, qui malgré son amputation des deux bras et d’une jambe, exerce le métier de jongleur pour survivre. L’histoire de Yamoussa, c’est aussi un rêve, une carrière et une vie brisés par un train mineralier sans aucune indemnité.
Dans sa tête tout était tracé ! Il se voyait footballeur professionnel et rien d’autre. Mais le destin en a décidé autrement. Du haut de ses 27 ans, Yamoussa Bangoura se rappelle comme si s’était aujourd’hui de cette journée cauchemardesque du 06 novembre 2003. Alors que le jeune garçon a 9ans et fait la 4ème année (CP2), il est percuté par le train mineralier de la CBK. Conséquences, il est amputé des deux bras et d’une jambe. Après plusieurs mois à l’hôpital, il ne pourra pas continuer l’école par manque de moyens. Son rêve de devenir footballeur, il va falloir qu’il l’enterre définitivement. Commencent alors un orage interminable dans la vie du jeune Yamoussa Bangoura.
Depuis, Yamoussa ne peut rien faire de lui même. Il est assisté jusqu’au bout même pour ses besoins les plus intimes. Il aurait pu devenir mandiant pour vivre mais il a choisi de ne pas se lamenter et de vivre à la sueur de son front. Pour se faire, il a choisi d’être jongleur. Il se sert des mignons pour jongler en arpentant les rues de Conakry. Une activité qui le rapproche de son rêve de gosse qui est de devenir footballeur professionnel et qui lui permet de vivre grâce aux jetons qu’il obtient des personnes de bonne volonté et de curieux admiratifs qui viennent le voir. « Je fais ça pour mes petits besoins et pour ne pas dépendre totalement des autres. Quand les gens me voient, ils sont émerveillés et ils m’encouragent. Moi aussi, je m’efforce pour donner le meilleur de moi. » déclare t-il.
Son activité de jongleur lui donne le privilège en 2018, de faire une présentation devant le président Alpha Condé à la cité de Solidarité. Alpha Condé admiratif prendra le temps d’effectuer quelques passes avec le jeune à mobilité réduite. Il lui offrira une enveloppe symbolique pour l’encourager. Ce qui lui permettra quelques mois plutard de se marier.
Aujourd’hui, Yamoussa est père de deux enfants et continue toujours de vivre chez ses parents par manque de moyens.
Dans l’attente d’une prise en charge en vain…
En guise d’indemnisation, le jeune Yamoussa devrait être pris en charge par CBK, responsable du train auteur de son accident. En dépit, des démarches effectuées par ses parents et par lui, rien ne sera fait. «Depuis mon accident, mes parents ont commencé les procédures auprès de la direction de la CBK sans succès. Moi même, depuis 4 ans je mène personnellement les démarches. Quand je pars vers certaines autorités, elles me disent de rentrer en m’expliquant, que vu mon état, c’est elles qui doivent plutôt m’appeler ou venir me voir mais rien par la suite.» se désole le jeune homme. Il dit également avoir engagé des procédures auprès du ministère de l’action sociale mais là aussi, on semble traîner les pas.
Aujourd’hui, Yamoussa attend l’homme providentiel pour lui aider à retrouver le beau temps. Celui qui va l’aider à avoir une activité de la quelle, il va nourrir sa petite famille. Il invite les personnes de bonne volonté à lui venir en aide. Il n’hésite pas à faire une piqûre de rappel à son «ami» Alpha Condé, aux footballeurs et tout autre bienfaiteur
«Monsieur le président, je m’adresse personnellement à vous. Aujourd’hui, vous êtes le père de la nation, une nation dans la quelle, un de vos fils a sérieusement besoin de vous pour vivre. On s’est déjà rencontré à la cité de solidarité où vous m’aviez offert une enveloppe qui m’a permis de me marier. Aujourd’hui, je suis père de deux enfants et je vis toujours chez mes parents. Je vous sollicite pour m’aider à créer une petite entreprise pour faire vivre ma famille. Je vais élargir ces vœux à la famille sportive et toutes les personnes de bonne volonté. » conclut-il
Conakry, 31 décembre 2024 – Le procès de Aliou Bah, Président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), s’est ouvert ce matin au Tribunal de Première Instance de Kaloum. Le leader politique est poursuivi pour offense au chef de l’État et diffamation après des propos tenus lors des assemblées générales de son parti. Le prévenu a rejeté en bloc les charges qui pèsent contre lui, qualifiant cette procédure de politique et de ciblée.
Le ministère public a estimé que les propos d’Aliou Bah à l’encontre des dirigeants guinéens constituaient une offense au chef de l’État, notamment lorsqu’il qualifie les autorités de « corrompus » et de « dictateurs« . Selon le parquet, ces déclarations ont été tenues lors des assemblées générales du MoDeL, et visent directement le Président de la Transition, Général Mamadi Doumbouya, qui a décidé de traduire Aliou Bah en justice. Le procureur a spécifiquement mis en avant des expressions comme « incompétence« , « légitimité des autorités » et « les kidnappings » utilisés par l’accusé, pour justifier les charges retenues contre lui.
Dans ses déclarations, le prévenu Mamadou Aliou Bah a affirmé avoir reçu des alertes et des menaces avant son arrestation, notamment de la part du journaliste Habib Marouane Camara et du Général Balla Samoura. Il a également dénoncé ses conditions de détention au Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale, qu’il qualifie de difficiles et inhumaines. Toutefois, le parquet a rejeté ces déclarations, les qualifiant de simples allégations, et a affirmé que les propos tenus par Aliou Bah, qualifiant les dirigeants de corrompus, dictateurs et kidnappeurs, portent atteinte à la dignité du chef de l’État et constituent des infractions pénales.
De son côté, la défense d’Aliou Bah a fermement rejeté ces accusations. Elle a souligné que le chef de l’État ne s’était jamais constitué en partie civile dans cette affaire, ce qui, selon elle, remet en question la légitimité de la procédure. Les avocats de la défense ont également insisté sur le fait que le parquet se base uniquement sur des éléments politiques pour étayer les accusations. Selon eux, Aliou Bah est victime de son engagement politique et de ses critiques vis-à-vis du pouvoir en place.
L’accusé, lors de son audition, a affirmé qu’il n’avait jamais eu l’intention d’offenser le président ou les institutions, mais qu’il exerçait simplement son droit à la liberté d’expression en tant que leader politique. Il a également souligné que ses propos visent à dénoncer ce qu’il considère comme des aberrations politiques et des violations des droits humains, notamment les phénomènes de kidnapping et la gestion de la crise politique en Guinée.
Les débats se poursuivent actuellement au tribunal de première instance de Kaloum, où les avocats de la défense continuent de plaider en faveur de l’acquittement de leur client.
L’audience est suivie de près par les observateurs, la société civile et les partis d’opposition, qui considèrent cette affaire comme un test de la liberté d’expression en Guinée, dans un contexte politique marqué par des tensions croissantes entre le gouvernement de transition et les opposants.
Boubacar Baldé depuis le TPI de Kaloum pour Kumpital.com
Le président du Mouvement pour la Démocratique Libéral (MoDeL), Aliou Bah, a été placé en garde à vue à la Direction des Investigations de la Gendarmerie Nationale, pour des motifs d’ « offense au chef de l’État » selon le communiqué N°3 publié par la cellule decommunication du parti publié ce vendredi matin. Cette décision fait suite à une audition de près de cinq heures, qui s’est déroulée dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 décembre 2024, au sein du haut commandement de la Gendarmerie.
Lors de cette audition, M. Aliou Bah a été interrogé par les enquêteurs et a fourni des explications, que ses avocats estiment ne constituer en aucun cas une infraction. Selon la Cellule de Communication du MoDeL, le président Bah demeure serein et confiant malgré les conditions de détention, qu’il déplore. Son engagement en faveur de la justice et de la vérité, affirment ses proches, reste intact et inébranlable. Le communiqué souligne que M. Bah est « un prisonnier de ses opinions », précisant que son seul « crime » apparent réside dans ses critiques à l’encontre de l’État, notamment concernant la gestion de la recrudescence des phénomènes de kidnapping et des disparitions forcées qui affectent la Guinée. Ces prises de position auraient conduit à l’arrestation du leader politique, considéré par ses soutiens comme une tentative de répression de la liberté d’expression.
Le MoDeL informe également que certaines personnes de l’entourage de M. Bah, telles que Aliou Sow, son chef de protocole, ainsi que son chauffeur, ont été libérées après leur interpellation. Malgré la situation, le parti reste « pleinement mobilisé » et appelle à une solidarité pacifique et à un soutien massif en ces moments difficiles.
Dans son communiqué, le MoDeL réitère son engagement à défendre les droits du président Bah et assure qu’il suivra de près l’évolution de la situation. Le parti s’engage à ne ménager aucun effort pour garantir la protection des droits et libertés de son leader et pour faire face à ce qu’il considère comme une violation des droits fondamentaux.
Le MoDeL a également promis de tenir l’opinion publique informée de tout développement concernant cette affaire.
Les Forces Vives de Guinée (FVG) ont exprimé leur ferme désapprobation suite à l’interdiction arbitraire de sortie du territoire imposée au Président du parti Model, Aliou Bah, par les forces de sécurité guinéennes. L’incident s’est produit ce jeudi 26 décembre 2024 à la frontière de Pamelap, où M. Bah a été empêché de quitter le pays sans qu’aucune notification officielle ou décision d’une juridiction compétente ne lui ait été communiquée.
Dans une déclaration publiée ce même jour, les FVG ont dénoncé cette action, soulignant qu’elle constitue une violation flagrante de l’article 18 de la Charte de la Transition, qui garantit à tout citoyen le droit de circuler librement à l’intérieur du territoire national, d’en sortir, de revenir et de s’y établir, sauf dans les cas prévus par la loi. L’article stipule clairement que « tout citoyen a le droit de circuler librement, et il ne peut être porté atteinte à ces droits que dans les conditions définies par la loi ».
Les Forces Vives de Guinée ont condamné ce qu’elles considèrent comme une atteinte aux droits fondamentaux des citoyens et une pratique illégale. Elles ont exprimé leur solidarité totale avec Aliou Bah et ont exigé sa libération immédiate et sans condition. Cette action a provoqué une onde de choc parmi les partis politiques et les organisations de la société civile qui dénoncent l’usage excessif de la force et l’absence de respect des procédures judiciaires dans le pays.
La situation met également en lumière les tensions persistantes autour des libertés individuelles en Guinée, particulièrement dans un contexte politique déjà fragile. Alors que le pays est en pleine transition, les Forces Vives de Guinée appellent à un respect absolu des principes démocratiques et des droits humains.
La déclaration des FVG s’inscrit dans un climat de mécontentement croissant envers les actions du gouvernement de transition, qui fait face à des critiques concernant le respect des libertés publiques et la gestion des droits fondamentaux des citoyens.
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