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Guinée: “Pourquoi Alpha Condé est si déstabilisé ces derniers temps?” Par Ibrahima Diallo, Responsable des Opérations du FNDC

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Depuis quelques jours, l’opinion publique observe le spectacle auquel M. Alpha Condé s’offre à chacune de ses sorties médiatique. Il tient des discours menaçants à l’encontre des fonctionnaires de l’administration publique et annonce des décisions, parfois, incohérentes sur lesquelles il revient à l’image des décrets rendus publics ces derniers temps.

Ces nombreux impaires sont les conséquences de perte de sérénité chez M. Alpha Condé qui s’explique par les raisons suivantes :

1- Les caisses de l’État sont vides.

Dans la perspective de changement de constitution pour s’offrir un troisième mandat, M. Alpha Condé a décidé de faire financer, par le budget national, l’organisation de ses mascarades électorales nomment le référendum sanguinaire, les législatives illégitimes et les présidentielles infernales, en renonçant ainsi aux contributions techniques et financières des partenaires traditionnels de la Guinée (Nations Unies, Union Européenne, la Francophonie…) dans l’organisation de ces élections, dans le seul but d’avoir la liberté de se tailler un scrutin conformément à son ambition personnelle de s’éterniser au pouvoir.

Le budget national n’ayant pas la capacité de financer toutes ces élections, M. Alpha Condé a demandé aux sociétés minières comme la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) d’avancer l’État sur des redevances, pour la période de 2021 – 2023, afin de combler le gap financier important sur le budget des élections.

Au sortir de ce processus, la facture du troisième mandat s’est avérée très salée et porte un sérieux coup à l’économie comme on pouvait s’y attendre. L’autre mauvaise nouvelle pour M. Alpha Condé, c’est la chute de la valeur du prix de vente de la bauxite sur le marché mondial en raison de la pandémie  qui a des incidences sérieuses sur les activités économiques à travers le monde.

Plongé dans l’incertitude sans une bonne perspective économique, le gouvernement aurait recouru aux banques commerciales pour emprunter plus de 1000Milliards FG afin d’assurer les salaires et traitements des forces de défense et de sécurité sur lesquelles M. Alpha Condé fonde son dernier espoir pour continuer à se maintenir au pouvoir.

2- Comment amener la population à payer la facture salée du troisième mandat sans provoquer une grogne sociale?

Pour renflouer les caisses de l’État, le gouvernement se dirige désormais vers le pauvre contribuable guinéen qui est son dernier espoir et qui, sans défense, sera la principale victime d’un harcèlement fiscal sans pitié. Il procède déjà à l’augmentation des taxes et impôts à tous les niveaux, y compris sur les denrées de premières nécessités, conduisant ainsi à une hausse incontrôlée des prix, notamment à la veille de ce mois de ramadan. Il envisage revoir à la hausse le prix du carburant (à la pompe) à la fin du mois de ramadan, un prix qui inclut déjà plus de 4.000 FG de taxes et prélèvements sur chaque litre vendu.

M. Alpha Condé est conscient des conséquences de toutes ces mesures sur l’aggravation des conditions de vie de la population, ce qui contraste avec ses fausses promesses électorales de prospérité partagée pour ceux qui croyaient encore en lui malgré les dix ans passés à faire des promesses farfelues.

Craignant des éventuelles contestations sociales contre la cherté de la vie et autres conséquences économiques de son troisième mandat, M. Alpha Condé enchaine des sorties médiatiques pour tenter de convaincre la population sans succès, même dans les zones qu’il considère comme étant son fief son message ne passe pas.

3- Le gouvernement lâché par des partenaires techniques et financiers

Ils sont nombreux les partenaires techniques et financiers qui ont décidé de suspendre des aides budgétaires au gouvernement guinéen. Une situation qui a conduit à l’arrêt des nombreux projets et chantiers du gouvernement. C’est le cas, par exemple, des chantiers routiers qui sont a l’arrêt et la suspension des financements importants à la police guinéenne de la part de l’Union européenne.

Pour toutes ces raisons, citées ci-haut, et d’autres, M. Alpha Condé se trouve aujourd’hui dans une situation de doute permanent, perdant ainsi toute sa sérénité. La foudre sociale qu’il voit venir l’empêche de dormir car, le peuple de Guinée ne donnera pas le prix de son pain pour payer la facture du troisième mandat et ses conséquences.

Ibrahima Diallo
Acteur de la société civile,
Responsable des Opérations du Front National Pour La Défense De La Constitution-FNDC,
Coordinateur Tournons La Page en Guinée.

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Éventuelle crise de liquidité de la BCRG et ses conséquences macroéconomiques

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Selon certaines informations qui circulent sur la toile et dans certains milieux économiques, il y aurait une crise de liquidité qui affecte la BCRG. Étant donné l’intérêt que revêt un tel sujet, il n’est pas superflu de rappeler en quelques mots les conséquences d’une telle situation. Dans la foulée, un collègue a campé le sujet.

A titre de rappel, une crise de liquidité n’est pas favorable pour une économie. Elle peut entraver le bon déroulement de l’activité économique, affecter la rentabilité des entreprises, décourager les investisseurs etc. Bref, elle peut entraîner une crise financière si elle n’est pas gérée rapidement avec tact et pédagogie.

Si cette crise se confirme, elle viendrait, avec son cortège de malheur, aggraver une crise de confiance déjà existante entre une certaine catégorie de clients et les banques de la place. Crise qui trouve son explication essentiellement sur la méconnaissance du mode de fonctionnement des banques mais aussi en grande partie à la déficience du régulateur.

C’est pourquoi il serait indispensable de juguler rapidement cette éventuelle crise de liquidité au risque de s’exposer à des conséquences désastreuses qui pourraient entraîner une panique psychose au niveau des agents économiques ayant des comptes en banque. La BCRG devrait communiquer sur ce sujet- si ce n’est pas encore fait – pour apaiser les acteurs afin d’éviter la spéculation et ses corolaires.

Par ailleurs, il convient de rappeler que lorsque la liquidité de la Banque Centrale est affectée, cela se transmet naturellement par l’effet de contagion dans tout le système bancaire. A rappeler que la liquidité d’une banque renferme ses disponibilités en monnaie centrale, le montant de son compte courant créditeur à la banque centrale, les billets en caisse ainsi que le montant de ses comptes courants créditeurs dans d’autres banques dont elle peut toujours exiger la contrepartie en monnaie centrale.

Cependant, lorsqu’il y a un manque de liquidité dans les banques primaires, la Banque Centrale injecte dans le circuit la monnaie centrale en fonction du besoin de l’économie par le biais de la politique monétaire expansionniste. Mais, en le faisant, elle doit toujours avoir à l’esprit de préserver la bonne santé de l’économie, en évitant les effets inflationnistes.

Étant donné ici que le problème ne se situerait pas pour l’instant au niveau des banques primaires mais plutôt au sein de la BCRG (quoi que certaines petites banques de la place ne peuvent jamais payer les chèques émis avec des gros montants et cela depuis des lustres), le problème pourrait être résolu facilement. Surtout que l’on a tendance à émettre habituellement des billets de banque sans que cela ne corresponde à l’évolution des fondamentaux. Cela dit, il ne faut jamais encourager la planche à billet.

Bref, la politique monétaire de la BCRG devrait permettre de répondre efficacement aux besoins des agents économiques afin de leur permettre de réaliser les échanges qu’ils souhaitent, et participer ainsi à la croissance économique. Cela ne veut pas dire aussi qu’il faut noyer l’économie nationale sous un flot inconsidéré de monnaie, déconnecté de ses capacités productives. Mais, la meilleure politique monétaire du monde ne saurait réussir sans l’autonomie de la Banque Centrale face vis-à-vis de l’exécutif. Il est certes conseillé de financer son économie à travers l’épargne nationale mais cela s’applique à des pays à revenu élevé, disposent d’une épargne digne de ce nom.

Dans un pays comme la Guinée où le revenu est alloué à la consommation, le financement des grands projets (cas des Infrastructures économique et sociale par exemple) se fait en partie à travers les fonds oisifs des banques à la BCRG cf. Multiples émissions d’Obligations du Trésor au cours de ces dernières années. Ce qui pose parfois problème car, si les banques primaires savent qu’elles ne parviendront pas à décaisser les montants dont elles ont besoin, elles risquent de ne plus en déposer faute de confiance. En ce moment, la régulation du système risque d’être très compliquée.

Safayiou DIALLO (Economiste)

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Les véritables obstacles au développement de la Guinée (…) sont ceux-là qui ne veulent pas la tenue d’élections libres, transparentes et inclusives.

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Les véritables obstacles au développement de la Guinée dans la cohésion sociale et la stabilité politique, sont ceux-là qui ne veulent pas la tenue d’élections libres, transparentes et inclusives.

Leur argument de manipulation consiste à dire que les politiques ont échoué. Si tel est le cas, les électeurs sont mieux placés pour l’exprimer librement avec leur bulletin au lieu de prétendre réfléchir à leur place.

Au nom de quoi peut-on faire croire que la possibilité de choisir, à travers le vote libre, est un problème ? Seuls ceux qui n’ont pas intérêt dans la transparence raisonnent ainsi. Évidemment leur position non avouée n’est rien d’autre que l’égoïsme et l’envie de garder les privilèges du pouvoir sans en avoir le droit et la légitimité.

Que faut-il faire pour y remédier définitivement ?

  • Créer un système indépendant et certifié qui garantit la transparence des scrutins électoraux.
  • Procéder à un recensement électoral de tous les guinéens en âge de voter. Cela partout où ils sont, au nom du droit naturel de chaque citoyen à participer à la prise de décisions publiques et au choix des dirigeants.
  • Réformer l’appareil judiciaire en y mettant des magistrats courageux, intègres et compétents pour dire le droit en toutes circonstances; quelles que soient la nature et l’origine des pressions.
  • S’assurer que les forces de défense et de sécurité respectent le choix électoral majoritaire pour déclarer leur loyauté au peuple à travers ses dirigeants correctement élus.

En fait, l’expérience de nos crises politico-sociales des 20 dernières années et l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication sur les mentalités, ont démontré que désormais un dirigeant ne peut ni s’imposer ni être imposé aux Guinéens.

Ils peuvent vouloir garder le pouvoir par la violence, le lobying, la manipulation et la corruption. Mais ils n’auront ni la tranquillité d’esprit, ni la paix du cœur encore moins les honneurs. Et la finalité sera toujours la même.

Les guinéens conscients et ambitieux ont raison de refuser que des personnes non élues ou mal élues les gouvernent. Donc c’est leur droit le plus absolu de vouloir et se battre pour l’excellence et la représentativité.

Aliou BAH
Président du MoDeL

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« La seule source de légitimité de la junte militaire étant son engagement solennel, si elle décide de se renier, libre aux guinéens de la renier aussi. »

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En annonçant publiquement le glissement du calendrier de la transition au de-là de décembre 2024, le Premier ministre Amadou Oury Bah, qui a malheureusement choisi de jouer le rôle de porte-parole des décisions prises à son insu, a juste confirmé que le CNRD n’est pas fiable.

Ceci étant, un citoyen réfléchi et ambitieux doit-il se sentir obligé de se soumettre à une autorité qui ne respecte pas ses engagements ? Pourquoi accorder plus de temps à des personnes dont la mauvaise foi est si flagrante ?

Le CNRD s’est imposé par la force pour prendre le pouvoir. Il a élaboré unilatéralement la charte, le chronogramme et le délai de la transition. Rien de tous ces actes n’est le choix du peuple de Guinée. La seule source de légitimité de la junte militaire étant son engagement solennel, si elle décide de se renier, libre aux guinéens de la renier aussi.

Dommage que l’histoire politique de notre pays ne soit qu’une éternelle répétition. Il semble donc inévitable que cette fois-ci encore les mêmes causes produiront les mêmes effets.

Aliou BAH, Président du MoDeL

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