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« La seule source de légitimité de la junte militaire étant son engagement solennel, si elle décide de se renier, libre aux guinéens de la renier aussi. »

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En annonçant publiquement le glissement du calendrier de la transition au de-là de décembre 2024, le Premier ministre Amadou Oury Bah, qui a malheureusement choisi de jouer le rôle de porte-parole des décisions prises à son insu, a juste confirmé que le CNRD n’est pas fiable.

Ceci étant, un citoyen réfléchi et ambitieux doit-il se sentir obligé de se soumettre à une autorité qui ne respecte pas ses engagements ? Pourquoi accorder plus de temps à des personnes dont la mauvaise foi est si flagrante ?

Le CNRD s’est imposé par la force pour prendre le pouvoir. Il a élaboré unilatéralement la charte, le chronogramme et le délai de la transition. Rien de tous ces actes n’est le choix du peuple de Guinée. La seule source de légitimité de la junte militaire étant son engagement solennel, si elle décide de se renier, libre aux guinéens de la renier aussi.

Dommage que l’histoire politique de notre pays ne soit qu’une éternelle répétition. Il semble donc inévitable que cette fois-ci encore les mêmes causes produiront les mêmes effets.

Aliou BAH, Président du MoDeL

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Les véritables obstacles au développement de la Guinée (…) sont ceux-là qui ne veulent pas la tenue d’élections libres, transparentes et inclusives.

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Les véritables obstacles au développement de la Guinée dans la cohésion sociale et la stabilité politique, sont ceux-là qui ne veulent pas la tenue d’élections libres, transparentes et inclusives.

Leur argument de manipulation consiste à dire que les politiques ont échoué. Si tel est le cas, les électeurs sont mieux placés pour l’exprimer librement avec leur bulletin au lieu de prétendre réfléchir à leur place.

Au nom de quoi peut-on faire croire que la possibilité de choisir, à travers le vote libre, est un problème ? Seuls ceux qui n’ont pas intérêt dans la transparence raisonnent ainsi. Évidemment leur position non avouée n’est rien d’autre que l’égoïsme et l’envie de garder les privilèges du pouvoir sans en avoir le droit et la légitimité.

Que faut-il faire pour y remédier définitivement ?

  • Créer un système indépendant et certifié qui garantit la transparence des scrutins électoraux.
  • Procéder à un recensement électoral de tous les guinéens en âge de voter. Cela partout où ils sont, au nom du droit naturel de chaque citoyen à participer à la prise de décisions publiques et au choix des dirigeants.
  • Réformer l’appareil judiciaire en y mettant des magistrats courageux, intègres et compétents pour dire le droit en toutes circonstances; quelles que soient la nature et l’origine des pressions.
  • S’assurer que les forces de défense et de sécurité respectent le choix électoral majoritaire pour déclarer leur loyauté au peuple à travers ses dirigeants correctement élus.

En fait, l’expérience de nos crises politico-sociales des 20 dernières années et l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication sur les mentalités, ont démontré que désormais un dirigeant ne peut ni s’imposer ni être imposé aux Guinéens.

Ils peuvent vouloir garder le pouvoir par la violence, le lobying, la manipulation et la corruption. Mais ils n’auront ni la tranquillité d’esprit, ni la paix du cœur encore moins les honneurs. Et la finalité sera toujours la même.

Les guinéens conscients et ambitieux ont raison de refuser que des personnes non élues ou mal élues les gouvernent. Donc c’est leur droit le plus absolu de vouloir et se battre pour l’excellence et la représentativité.

Aliou BAH
Président du MoDeL

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Les incendies récurrents en Guinée : Comment renforcer la résilience des infrastructures critiques du pays ?

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Pour un pays, il est crucial de prioriser le renforcement de la résilience de ses infrastructures critiques afin d’assurer la sécurité et la protection de ses citoyens, de son économie et de sa souveraineté nationale.

Ces dernières années, on a observé une série d’incendies délibérés et répétés touchant de nombreux Guinéens dans leurs exploitations agricoles, sans qu’une enquête réussie puisse identifier les coupables de ces actes criminels.

Ces attaques sur les biens privés commencent à s’élargir depuis mars 2023 sur les infrastructures critiques et vitale de l’État. Ces actes visant à perturber ou détruire des installations essentielles ont un impact dévastateur sur la société et l’économie Guinéenne dans son ensemble.

Outre les centaines d’incendies d’origine humaine qui ont ravagé principalement les domaines agricoles en Basse-Guinée (Kindia, Forécariah, Boké…), quelques infrastructures essentielles de l’État ont également été la cible d’attaques depuis mars 2023 :

1- Le grand marché de Conakry Madina, la nuit du 03 mai 2024
2- Le grand marché de Conakry dabondi, avril 2023
3- La prison civile de coyah, juin 2023
4- La prison centrale de Conakry, novembre 2023
5- Le principal dépôt de carburant à Kaloum, Decembre 2023
6- La centrale thermique de Kaloum, avril 2024
7- Le pylône de Haute Tension à Manéah, mars 2024
8- Le marché central de N’Zérékoré, mars 2024
9- Le principal dépôt de la société électrique nationale EDG, avril 2024
10- Etc.

Ces événements entraînent des répercussions sérieuses et étendues sur le pays, affectant à la fois les aspects socio-économiques et sécuritaires tels que la déstabilisation sociale, le prolongement de la transition, les risques pour la sécurité nationale et les perturbations significatives dans l’économie.

La principale interrogation concerne l’identité ou les motivations des auteurs de ces attaques. S’agit-il de mobiles politiques, d’activités criminelles ou d’une stratégie de diversion ? Seule la justice et le temps permettront d’éclaircir cette question.

Il est essentiel d’identifier les diverses origines des incidents et des attaques ciblant nos infrastructures critiques afin de mettre en œuvre des mesures de sécurité adéquates pour prévenir et protéger contre de tels événements à l’avenir.

Cela débute par l’identification et la reconnaissance des infrastructures essentielles et vitales qui sont cruciales pour le bon fonctionnement de notre État, incluant notamment :

1- Les infrastructures des réseaux (Énergie, Télécommunications, Eau, Transports, Data centres, …)

2- Infrastructure sanitaire (Hôpitaux, centres de soins, laboratoires médicaux, centre d’hospitalisation épidémiologique et de pandémie…)

3- Infrastructure gouvernementale (Banques, systèmes de paiement, les institutions de maintien de l’ordre public, universités et centres de recherches, ports, camps militaire, bâtiments administratifs, centres de commandement et de contrôle, …)

4- Infrastructure alimentaire (entrepôts de stockage, usines et domaines agroalimentaires, les marchés, le réseaux de distribution… )

Ces infrastructures sont la base sur laquelle repose le bon fonctionnement de notre société. En se préparant efficacement aux menaces potentielles, en allouant des ressources aux dispositifs de sécurité appropriés et en établissant des plans d’urgence robustes, notre pays pourra se protéger contre les attaques et les situations de crise qui pourraient menacer sa stabilité et son progrès.

La protection de ces infrastructures critiques est cruciale pour assurer le fonctionnement stable et sûr de notre pays. Ainsi, plusieurs mesures doivent être prises par l’Etat Guinéen pour renforcer la sécurité de nos infrastructures telles que :

1- Identifier et classifier les infrastructures critiques et vitale dans toutes les régions du pays ;

2- Former et sensibiliser toutes les parties prenantes chargées de la gestion de ces infrastructures aux bonnes pratiques de sécurité et aux procédures d’urgence à suivre en cas d’incident ;

3- Mettre en place des systèmes de surveillance et de contrôle continu pour surveiller en permanence les infrastructures critiques et détecter toute anomalie ou activité suspecte ;

4- Adopter une législation et réglementation appropriée pour renforcer la sécurité, garantir l’accès, l’intégrité et la confidentialité des informations sensibles et punir tout incident contre les infrastructures critiques ;

5- Réaliser des évaluations régulières des risques pour identifier les menaces potentielles et les vulnérabilités de chaque infrastructure ;

6- Mettre en place des mesures de protection avancées pour prévenir les attaques sur les infrastructures (actes malveillant, cyberattaques…);

7- Disposer des équipes spécialisées pour gérer tout type d’incident sur les infrastructures critiques et vitales, coordonner les enquêtes et prendre des mesures correctives ;

8- Élaborer des plans détaillés de gestion d’urgence et de crise pour répondre efficacement aux menaces et aux incidents touchants chacune des infrastructures identifiées ;

9- Établir des partenariats et coopérer avec toutes les parties impliquées (services de renseignement, organismes de sécurité, secteur privé, …) afin de partager des informations et des bonnes pratiques en vue de coordonner les actions de sécurisation des infrastructures vitales.

En appliquant ces démarches de manière proactive et en collaboration, le gouvernement Guinéen pourra renforcer la résilience de ses infrastructures critiques, garantissant ainsi la sécurité de ses citoyens, de son économie et de sa souveraineté nationale. Cette approche aidera également à rétablir la confiance des citoyens envers les institutions du pays, ce qui est crucial pour assurer la sécurité, la sûreté et le bien-être de tous les Guinéens.

Mohamed Kourou Cissé

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« Des gens qui sont venus pour corriger nous dit on, les erreurs du passé, en viennent à faire amèrement regretter ce passé. »

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Face à l’arbitraire, la HAC et la Crief doivent être récusées

Chacun doit assumer sa responsabilité devant l’histoire et le peuple de Guinée. La justice comme boussole de la transition est devenue une gigantesque blague et une honteuse mascarade dans notre pays. Ce qui se passe en Guinée aujourd’hui sur les questions de droits de l’homme et de justice dépasse l’entendement.

Décidemment dans ce pays à chaque fois que l’on pense avoir atteint les limites du ridicule et de l’absurde, nos dirigeants nous rappellent qu’il est toujours possible d’aller encore plus loin dans l’absurdité la plus funeste et la plus spectaculaire.

Voyons un peu :
Des gens qui sont venus pour corriger nous dit on, les erreurs du passé, en viennent à faire amèrement regretter ce passé. Des dirigeants qui font de la force, de la brutalité, de l’injustice, de l’humiliation, de l’intimidation, de l’arbitraire et de l’arrogance leur marque de fabrique. Des dirigeants qui font de la justice un spectacle burlesque. Des dirigeants qui se donnent ouvertement pour objectif de détruire la presse de leur pays et les emplois qui vont avec, d’éteindre la liberté d’opinion et d’expression, et cela se passe sans grand bruit.
L’anormal en passe de devenir la normalité.

Les uns après les autres les médias se font harceler, intimider, brouiller, fermer, empêcher d’émettre, sous des prétextes fallacieux.
Les uns après les autres, les journalistes se font menacer, sanctionner arbitrairement, quand l’intimidation ou la corruption ne marchent pas, dans un silence désolant et honteux.
Tout cela avec la complicité scandaleuse et extraordinairement vicieuse de la HAC (la haute autorité de la communication).
Une HAC qui est devenue sans gêne, la main souillée des bourreaux de la presse, de la liberté d’expression, d’opinions et de communication.

Après quelques tentatives nobles de résistances, de revendications et de dénonciations, le combat semble perdu pour nos pauvres journalistes qui sont abandonnés de toutes parts.
Désespérés! désespérant! Révoltant !
Ni le peuple, ni certaines sociétés civiles, ni les autorités religieuses, ni certains politiques, ni la communauté internationale (qui a pourtant toujours accompagné et soutenu les dynamiques démocratiques de ce pays), ne semblent prendre la mesure de la gravité extrême de ce que les dirigeants actuels de notre pays se permettent et s’autorisent dans le piétinement des principes les plus élémentaires de la démocratie et de l’état de droit…..comme si les droits fondamentaux, les libertés fondamentales, les désirs démocratiques, les honneurs et les vies des guinéens et guinéennes leurs appartiennent et peuvent ainsi en faire ce qu’ils veulent.

Les caprices et les désirs narcissiques de nos dirigeants actuels valent désormais lois dans notre pays, sous le regard tristement léger et complice de tous et de chacun. Diantre !
Un jeune et brave journaliste syndicaliste s’est fait kidpanner, emprisonner et condamner, n’eut été la réaction digne et honorable des centrales syndicales, il serait encore en prison.

Face à cette impasse, face à l’entêtement et à l’arrogance du CNRD, je dis ici aux médias et journalistes indépendants qui tiennent à leur liberté et leur indépendance, que les dénonciations et les indignations ne suffisent plus.

Si cette injustice et cet abus insupportable ne cessent pas maintenant, la récusation de la HAC et le refus de reconnaître les décisions de cette institution qui est devenue une pâle et triste copies d’elle même, restent aujourd’hui les seules réactions appropriées face à cette situation manifestement illégale, injuste, inacceptable et indéfendable.

Aux médias et aux journalistes de prendre et d’assumer leur responsabilité devant l’histoire et le peuple de Guinée, en ne reconnaissant plus cette HAC, ni ses décisions, en demandant si possible à ses représentants qui y siègent, de quitter cette broyeuse(la HAC) par procuration.

Si la HAC de par sa complicité empêche les médias d’exister et les journalistes de travailler librement, que les médias enlèvent à cette fameuse HAC sa raison d’être.
Sans médias, pas de HAC !

Maintenant si les médias et les journalistes veulent s’accommoder avec cette situation intolérable ou aller négocier je ne sais quoi, avec quel argument, de quelle manière et pour quel prix, leur liberté et leur indépendance, grand bien leur fasse.
Mais alors, ils trahiront à jamais la sacralité de leur liberté, de leur indépendance, et souilleront la mémoire de tous ceux qui se sont battus et qui se battent encore pour que jamais un gouvernement, un État ou des puissants ne fassent de la presse ce qu’ils souhaitent.

De deux choix l’un, ou ils prennent le risque de mourir avec leurs honneurs en restant fidèles à leurs serment de liberté et d’indépendance quoiqu’il en coûte, ou ils croient à l’illusion d’une liberté et d’une indépendance négociées avec un gouvernement qui veut une presse servile et soumise. Ils finiront tôt ou tard par disparaître à coût sûr dans le regret et le déshonneur.
Une liberté ne se quémande pas, elle ne se donne pas, elle s’arrache, elle se conquiert.

Alors soit nos cher(e)s journalistes se battent pour leur liberté/indépendance, soit ils arrêtent de pleurnicher ( pardonnez moi l’expression) ou de faire semblant de s’en inquiéter. Qu’ils prennent acte de la fin annoncée de la presse libre et indépendante en Guinée et de la caporalisation autoritaire et totalitaire de ce qui en restera.

Disons le net, les conciliabules de couloirs, les rencontres hypothèques avec les grands princes du pays, les manoeuvres déloyales des uns et des autres, les propositions illusoires de sortie de crise, les pleurnicheries pitoyables ne sauveront pas la presse des volontés assassines du CNRD.
Elles seront sans effets et d’aucune utilité pour une presse libre et démocratique.

Il n’y a pas de crise de la presse guinéenne, c’est l’Etat, c’est le gouvernement, c’est le CNRD qui crée et entretient cette prétendue crise pour faire taire les voix de la diversité et de la contradiction, propre à la démocratie. La seule et unique limite de la presse et des journalistes, c’est la loi, et pas les désirs politiques et narcissique d’un gouvernement qui déteste et à horreur des critiques et de la redevabilité.

Et pourtant, il lui suffit de changer la réalité pour échapper aux critiques citoyennes et démocratiques. Oui, il lui suffit de respecter ses engagements, sa charte, ses promesses de la prise du pouvoir, pour s’épargner les regards critiques.
Personne ne pense, ni en Guinée ni ailleurs, que la presse et les journalistes sont irréprochables. Ils ne sont ni au dessus ni en dehors de la critique démocratique.
Mais, leur existence et leur fonctionnement libres et indépendants sont indispensables à la démocratie et à la liberté.

La haine de la presse, est l’autre visage de la haine de la démocratie. Par la force et l’arbitraire le CNRD peut, peut être, faire taire les médias ( et toutes les voix discordantes ), mais jamais les réalités têtues d’un pays qui va droit dans le mur.
Les peuples ne sont pas des moutons !

Voyons ensuite une autre fumisterie théâtrale, un autre symbole de la boussole déboussolée du CNRD, la Crief.
Je fais partie de ceux qui pensaient que la légitimité originelle de la crief était douteuse et démocratiquement contestable. Mais ce défaut originel pouvait être atténué par un fonctionnement honnête, efficace, loyal, sérieux et impartial de la Crief. Ce qui n’a jamais été le cas.
Enorme déception !

Des lors, l’existence de cette juridiction spéciale, pose problème, pose question. Il est profondément détestable que des gouvernants qui sont sensés protéger leurs citoyens deviennent à ce point une menace grave et continuelle pour les citoyens et citoyennes de leur pays.
Comment des dirigeants, par le biais d’une juridiction spéciale qui a tout d’un tribunal politique, d’une machine à revanche, d’un appareil d’intimidation, d’une lessiveuse pour les uns, une broyeuse pour les autres, peuvent se permettre de prendre des citoyens, les enfermer, au gré de leurs humeurs et de leurs aigreurs, en foulant aux pieds les règles les plus élémentaires du droit et de la justice ?

Comment des dirigeants peuvent être si insensibles à la douleur et à la souffrance des gens privés arbitrairement de leurs libertés, de leurs familles, de leurs proches, et que ceux ci ne puissent jamais compter sur la rigueur de la justice et l’impartialité du droit ?
Encore moins sur l’humanité et l’empathie qui font aussi la grandeur d’une politique et des dirigeants.

La situation de la Crief, son bilan, son fonctionnement, son rapport aux lois de notre pays et aux conventions internationales, interpellent aujourd’hui le barreau guinéen.
Comme la Presse, le barreau est un élément essentiel de l’architecture de l’état de droit démocratique.

Pour sauver l’honneur de notre pays, l’honneur du droit et imposer l’impératif de justice, la barreau de Guinée doit avoir une position claire sur cette juridiction spécialement spéciale qu’est la Crief.
Si cette mascarade funeste ne s’arrête pas, il doit venir le temps pour le barreau de penser à la récusation de la Crief, en refusant de la reconnaître désormais comme une juridiction légale, neutre, equitable et impartiale.

Puisque de par son fonctionnement et son dédain royal des lois nationales et internationales, des règles du jeu d’une justice indépendante et impartiale, elle s’est mise elle même en dehors de ce qui fait sa force, sa légitimité et sa crédibilité.
Bon sang de Dieu, Qu’attendre de sérieux d’une juridiction qui met des gens en prison puis se met à chercher les preuves de leur culpabilité. Et qui s’appuie sur les ramassis de rumeurs comme des preuves.

La justice c’est la preuve. Sans preuve, pas de culpabilité. Sans culpabilité impartialement établie, pas de sanctions ! Le barreau guinéen, ne peut certes pas empêcher la Crief d’exister, mais il peut décider que désormais aucun avocat inscrit au barreau guinéen ne sera plus devant cette Crief. Tant qu’elle ne sera pas sérieuse et impartiale

Puisque nos gouvernants actuels sont forts et sûrs de leur force ( bien au dessus du droit) , qu’ils nous fassent l’économie de ce spectacle de mauvais goût, de l’énergie des avocats et des prisonniers, en leur épargnant cette mascarade judiciaire.

Puisqu’ils ont décidé ainsi, grands rois qu’ils sont, faiseurs de vies et de morts qu’ils sont devenus, alors qu’ils gardent tous ces détenus politiques en prison. Qu’ils en construisent pour d’autres âmes et d’autres honneurs à souiller et à blesser.
La justice des hommes peut toujours faire défaut, mais jamais celle de la providence.

Le barreau guinéen ne peut sous prétexte d’une légalité théorique qui est le moindre des soucis de la crief et de ses concepteurs, continuer à participer à cette théâtralité judiciaire. Il doit assumer sa responsabilité d’acteur judiciaire majeur, donc de structure essentielle pour le respect des droits humains et des libertés publiques.

S’il continue à s’associer à cette comédie judiciaire, il finira par engager, contre sa propre volonté, sa responsabilité morale dans ce désastre judiciaire honteux et ridicule, aux conséquences ravageuses.
Si le barreau ne réagit pas, il revient aux avocats de ces détenus politiques, en leur âme et conscience, en accord avec leurs clients, de se retirer de ces mascarades judiciaires.

Que ces détenus, au delà de l’énorme injustice et souffrance qu’ils subissent, laissent leurs sorts entre les mains arbitraires du CNRD, la providence au contrôle.

Dans la vie de chaque nation, de chaque peuple, il vient des moments où chacun doit, se doit, de prendre et d’assumer sa responsabilité devant l’histoire et devant le peuple.

Ce temps est désormais arrivé pour la presse guinéenne et le barreau guinéen, comme d’ailleurs pour chaque guinéen et chaque guinéenne. Les plaintes et les complaintes se suffisent plus….il faut assumer, chacun doit s’assumer avec clarté, pour l’histoire.

On fait du droit avec un procès équitable et impartial. Mais quand c’est un procès politique, on fait quoi ? On fait comment ?

Quand un gouvernement est rigoureusement respectueux des lois, il peut s’interroger légitimement sur les failles humaines d’une profession telle que le journalisme. Quand il est le premier transgresseur des lois de la république, il n’a aucune leçon à donner à la presse.

Le CNRD à perdu sa boussole, sa charte et ses beaux discours, laissant ainsi le peuple de Guinée dans la désillusion et le désenchantement les plus pitoyables.

Aujourd’hui, dans tous les domaines, le recul de la dynamique démocratique, des libertés publiques et de la bonne gouvernance en Guinée est notoire et extrêmement inquiétant.
Les guinéens en ont marre !
Trop c’est trop!

Quand les principes et les valeurs sacrés sont en jeu, il n’y a pas de place pour les tergiversations, ni pour les négociations. On negocie sur les détails et pas sur l’essentiel.
A chacun de le comprendre !

En attendant il revient à chaque guinéen, à chaque entité socioprofessionnelle, à chaque structure sociopolitique, de faire son autocritique et d’en finir avec les mentalités de servilité, de cupidité, de passivité et de conformisme dans ce pays.
Il faut engager la bataille de la rupture générale et totale, à commencer par soi même…

Que cela soit entendu, nous ne laisserons jamais ce pays se defaire sans rien dire et faire. Nous ne laisserons jamais les rêves de liberté et de justice de ce peuple être confisqués, sans rien faire.
Jamais !

Khalifa Gassama Diaby
Ancien ministre des Droits de l’homme et des Libertés publiques
Ancien ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté.

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