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Tribune

Et si le prix officiel du carburant n’était qu’un simple arrangement ? 

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Comme à l’accoutumée, le gouvernement de la transition a procédé à une augmentation du prix du carburant à la pompe à hauteur de 20%. Cette hausse intervient dans un contexte difficile marqué non seulement par la crise sanitaire mais aussi l’inflation ouverte et de ses conséquences macroéconomiques. 

Cette décision s’expliquerait en grande partie par les difficultés rencontrées par l’Etat dans le cadre de la collecte des ressources budgétaires en raison de la baisse de l’activité économique mais aussi la faiblesse du niveau d’exécution des dépenses publiques (cf. données financières du Tableau de Bord Mensuel de l’Economie Guinéenne). A noter que l’accroissement des dépenses de l’Etat est fondamental pour la relance de l’économie nationale post Covid-19 à en croire la théorie keynésienne portant sur le multiplicateur des dépenses publiques. 

De plus, cette revue à la hausse du prix du carburant que nous avons enregistré ces derniers jours résulte également de la hausse du prix du brut au niveau mondial entre janvier et le 12 juin 2022 où le cours moyen a atteint USD 108,5 contre seulement 70,7 sur l’exercice 2021. A date (dimanche 12 juin 2022), le cours du baril tourne autour de 121,9 dollars. Avant d’aborder les structures du prix du carburant en République de Guinée, nous pensons qu’il serait important de reformer le système des prix domestiques des produits pétroliers de manière à assurer la flexibilité en fonction de la fluctuation du cours du baril au niveau international. Une telle mesure devrait atténuer les risques de résistances sociales car la hausse du prix du carburant est un sujet très sensible en République de Guinée. 

L’objectif de cette analyse est d’éclairer la lanterne de l’opinion publique et les autorités politiques sur les véritables enjeux des réformes à entreprendre à notre humble avis, pour minimiser l’impact de cette hausse du prix du carburant à la pompe qui a du mal à passer auprès des ménages guinéens. 

L’essentiel des statistiques fournies est le résultat du recoupement de diverses données officielles du Ministère de l’Economie des Finances et du Plan (cf. Instruction n° 13166 MEFP du 01 juin 2022 ainsi que les instructions n° 004 MEF/CAB/SG du 1er avril et 005/MEF/CAB/SG du 03 mai 2022) mais aussi du Ministère de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures à travers ses multiples tableaux élaborés par le Comité Paritaire des Prix des Produits Pétroliers de la Société Nationale des Pétroles (SONAP). 

De la particularité des toutes dernières structures du prix du carburant : 

L’analyse de la dernière structure du prix du carburant (applicable à la population) à la pompe parut le 1er juin 2022 indique une forte variation du prix d’entrée de l’essence (composante des hydrocarbures très consommée en République de Guinée sur laquelle d’ailleurs, nous allons baser toute notre analyse) de 23,2% passant de GNF 7 715,1 en mai 2022 à GNF 9 505,9 en juin 2022 (soit 79,2% du prix du détail). Cette situation a occasionné, un accroissement systématique de toutes les taxes et marges revenant à l’Etat. C’est dans ce contexte que les droits de porte ont augmenté de 20,1% entre mai et juin 2022 (contre 159,3% par rapport à avril 2022 où ils n’étaient que de GNF 62,1) passant de GNF 134,0 à GNF 161,1 en raison principalement de la hausse de la taxe d’entreposage de 20,7% en se chiffrant à GNF 89,6 contre respectivement GNF 74,3 et GNF 0,6 en mai et avril 2022. De plus, l’Etat qui avait renoncé à sa TVA en mai passé n’a collecté cette fois-ci que GNF 402,9 sur un total de GNF 2 028,9. Cependant, il convient de noter une baisse systématique des droits de douanes entre avril et juin 2022 où elles se chiffrent seulement de GNF 0,46 contre GNF 097 et GNF 0,56 respectivement en avril et mai 2022.    

Par ailleurs, l’analyse des structures du prix des miniers, ambassades ainsi que les marchés de l’EDG et de la SEG qui se procuraient le prix du détail à la pompe à un prix faible (par rapport à la population) dans les années antérieures révèlent qu’à date, ces entités achètent le carburant à un prix plus élevé que le réseau c’est-à-dire les ménages. Pour preuve, les miniers se procureront tout au long du mois de juin le gasoil à GNF 17 000, les ambassades à GNF 13 500 pour l’essence GNF 14 300 pour le gasoil et GNF 14 000 pour le pétrole. Dans le même sillage, l’EDG et la SEG achètent le gasoil à date respectivement à GNF 14 400 et GNF 14 600. Cette situation trouve son explication non seulement dans la hausse du prix d’entrée qui est compris entre 10 101,9 et 10 296,0 mais aussi et surtout dans la hausse des droits de portes notamment les droits de douanes et la RTL.  

Revenant toujours sur la structure applicable au réseau, les intermédiaires (distributeurs, transporteurs et les détaillants) n’ont pas vu leur marge augmenter au cours de cette revue à la hausse du prix du carburant à la pompe car, ils continuent toujours à percevoir respectivement GNF 555, GNF 550 et GNF 300 et cela depuis 2018 soit un total de GNF 1 405 (11,7% du prix du détail contre 15,6% quand le prix du carburant à la pompe était à GNF 9 000). 

Par contre, la part de l’Etat a diminué considérablement cette fois-ci car, après tout, ses taxes et marges qui ne lui rapportent dans l’ensemble que GNF 1 088,1/litre  (somme des droits de porte pour GNF 161,1,  la redevance d’entretien routier pour GNF 500, la TVA collectée pour GNF 402,9, l’appui à la promotion du gaz butane pour GNF 5 et les fonds de réserves pour GNF 19) soit 9,1% du prix du détail (sauf erreur ou mauvaise interprétation de la structure du prix du carburant à la pompe).          

Ceci confirme la position des autorités de la transition qui affirment que, le maintien du prix du carburant à la pompe à GNF 10 000 dans ce contexte où le prix du baril ne fait que monter en raison de la reprise modérée de l’activité économique mondiale, aura un impact considérable sur le budget de l’Etat qui en supportera les coûts, ce qui peut en retour conduire à une réduction des dépenses sociales. Dans le même sillage, Le Ministre Ousmane Gaoual indique que l’Etat aurait perdu plus de GNF 300 milliards soit 35 millions de dollar uniquement pour le compte du mois de mai 2022.  

Malgré le fait que l’Etat ait passé de GNF 10 000 à GNF 12 000, il renonce à 1626,0 (équivalent de la TVA en douane en juin 2022) sans quoi, le prix officiel de l’essence allait tourner autour de 13 625 (somme du prix d’entrée qui est de GNF 9 505,9, de la part des intervenants dans le processus pour 1 405 la part de l’Etat pour 1 088,1 et enfin les 1 626 renoncés par l’Etat). Cela prouve à suffisance que le message audio de l’ancien président de la République dans lequel il faisait référence à la cherté de la vie au cours des mois prochains était une annonce importante qu’il fallait prendre avec attention. Et s’il avait raison ? Y aurait-il un complot contre le peuple de Guinée ? Ou bien, cette situation n’est qu’une crise passagère (surtout que les pays membres de l’OPEP vont accroitre bientôt leur offre) ?   

Tant de questions qui n’auront malheureusement pas de réponses dans cette tribune car comme le rappelait un autre, le rôle d’un économiste c’est aussi de poser des questions qu’ils jugent pertinentes sans pour autant apporter des solutions qui n’existent que dans l’absolu. 

De la hausse systématique du prix du transport : 

Etant donné que l’Etat guinéen n’a pas communiqué sur le prix du tronçon, les chauffeurs de taxi notamment ceux de la capitale Conakry sont passés automatiquement à GNF 1 500 à GNF 2 000. Et pourtant, ces mêmes chauffeurs de taxi ont dû longtemps profiter lorsque le prix du tronçon était à moins de GNF 1 500 au moment où le prix du carburant à la pompe valait GNF 9 000 ou encore en raison de l’absence dans la circulation fiduciaire des petites coupures. Toutefois, il convient de souligner que cette situation n’est pas imputable à la BCRG qui a continué à les produire mais, la plupart des agents économiques ont parfois eu du mal à les accepter lors des opérations de retraits dans les guichets des banques primaires. Chacun préférant les grandes coupures en dehors des périodes de fête. 

Toujours est-il vrai de souligner que le niveau de vie de la plupart des guinéens ne fait que baisser en raison surtout de la baisse l’activité économique attribuable en partie à la Covid-19 qui a causé à un moment donné un arrêt brusque de certaines activités économiques notamment le transport aérien (donc des agences de voyage aussi), le tourisme, la culture (suspension des concerts dédicaces, voyages etc.). Ces chauffeurs de taxi n’ont pas été à la marge de cette pandémie car, parfois obligés de limiter leur déplacement et/ou de facturer doublement les tronçons pour survivre aux différents barrages et arrêts mis en place par certains policiers qui sont parfois très emmerdant de telle sorte qu’ils les dépouillent de tout leur avoir en fin de journée.       

A notre humble avis, cette augmentation quoique pour le moment mal justifiée par les autorités politiques durant cette période de pandémie (présence récente des virus Lassa, Marbourg et Covid-19) nécessite forcément l’augmentation du prix du transport dans la capitale Conakry (quoi que non souhaitable) car, d’après nos calculs, le tronçon passe de GNF 1 500 à GNF 1 906. 

Cette même tendance est applicable à l’intérieur du pays. Il faut toutefois rappeler qu’à date, le CNRD est sur le point de réhabiliter les routes dans les zones urbaine et rurale, chose qui est salutaire car, il y a plus de 2 ans, Conakry était quasiment coupé de l’intérieur du pays durant l’hivernage de telle sorte que les quelques chauffeurs de camions, bus, taxi et minibus qui se hasardent à emprunter les routes font parfois plusieurs jours avant d’arriver à destination.    

Des pistes de solutions non exhaustives : 

Nous ne saurons terminer cette petite analyse sans pour autant apporter quelques pistes de solutions comme tout guinéen soucieux du devenir de son pays.   

  • Les autorités politiques devraient assurer le développement du secteur du transport indispensable pour l’accroissement de recettes du pays. Si aujourd’hui ce secteur semble être délaissé par le secteur privé tout comme l’Etat, c’est parce qu’en dépit des efforts fournis par ce dernier, les populations n’accordent point d’importance à ces biens qu’ils considèrent propre à l’Etat et qu’ils détruisent à la moindre manifestation. De plus, aucune gestion sérieuse n’a été faite des différents bus qui nous ont été offerts de par le passé. Tout est laissé dans un laxisme total pour preuve, aucune sanction n’a été prononcé à l’encontre des différents cadres qui ont assuré le suivi de ces matériels roulants.    
  • Le ministère devrait à son tour mettre en place d’autres moyens de déplacement à l’image de ceux existants dans certains pays voisins avec des pass forfaitaires de transport journaliers, hebdomadaires et mensuels. Cette mesure devrait permettre de pallier à cette insuffisance d’offre par rapport à une demande largement insatisfaite.   
  • L’Etat devait revenir sur les mesures appliquées au début de l’année 2000 qui consistaient à faire une réduction du tarif pour les élèves contre le maintien d’un même niveau de transport pour les adultes etc. 

Safayiou DIALLO

Citoyen Guinéen

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Monsieur le Président, faites encore parler votre cœur ( Par Alpha Amadou Diari Diallo )

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Dans l’opinion publique guinéenne, le 5 septembre de chaque année peut être interprété de trois manières. 

1.      C’est la date qui marque la chute ‘’déboutonnée’’ du Président Alpha Condé. Deux ans après le coup d’Etat, ce n’est donc pas avec une sucette à la bouche que les partisans et sympathisants de « Papa promesses » vont se souvenir de cette date.

2.      C’est également une date qui a fait sauter de joie tous ceux qui détestaient Alpha Condé et le combattaient comme Ebola ou le coronavirus.

3.      Pour d’autres Guinéens, le 5 septembre marque le point final du destin de valeureux fils du pays comme le commandant Patrice Soumaoro, tombé pour la cause du colonel Doumbouya, au palais Sekhoutoureya. Cette date nous plonge, nous amis du commandant Patrice Soumaoro, dans un réchauffement bouillant de souvenirs frais dans nos mémoires et une triste séparation brutale. Un adieu amer, au goût de petit cola mélangé à de la quinine.

Jusqu’à ce que je le rejoigne au royaume des cieux, j’ai décidé de toujours griffonner quelque chose pour rendre vivante l’absence d’un être cher, dont le triste sort de soldat a conduit à une mort sans tombe. Hélas !

Comprenez-le tout de suite, l’esprit de ce texte n’a donc pas pour objectif de politiser le sujet, ni de polémiquer sur quoi que ce soit. C’est un hommage, un appel pressant que je lance au colonel Mamadi Doumbouya. En chef militaire rigoureux et intelligent, je lui fais un clin d’œil respectueux, afin qu’il nous aide à enterrer dignement et dans l’honneur le commandant Patrice Soumaoro et les autres fils du pays tombés pour la cause d’un homme, et probablement pour celle du peuple. May be.

Je reste convaincu que le colonel Mamadi Doumbouya n’a pas une pierre à la place du cœur. Même si au cours de son parcours militaire l’homme a certainement côtoyé l’horreur.   

Monsieur le Président, en mars dernier, les Guinéens avaient largement salué votre implication personnelle dans le rapatriement des compatriotes désireux de rentrer chez eux après les propos polémiques du président tunisien, Kais Saied, annonçant des mesures urgentes contre l’immigration clandestine de ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne.

La Guinée, pour l’une des rares fois, sous votre leadership, avait pris ses responsabilités, ce qui est la marque des Etats sérieux, qui réagissent instantanément, chaque fois que leurs ressortissants sont en danger à l’étranger. 

Tous ceux qui ont encore un peu d’humanisme et de pitié ont été touchés par votre philanthropie, lorsque vous avez décidé d’adopter Safiatou, cette jeune fille de 16 ans encore innocente, qui avait perdu ses deux parents dans un incendie, alors qu’elle passait l’examen du BEPC (brevet d’études du premier cycle). On a revu Safiatou quelques mois plus tard, dans des images publiées sur les réseaux sociaux, bien heureuse auprès de votre famille biologique.

Monsieur le Président, vous accéléreriez votre générosité envers cette jeune fille jusqu’à lui offrir une superbe villa. Très sincèrement, sans verser dans la démagogie, seul Dieu le Très-Haut pourra vous rétribuer pour ces actes salutaires, dans une société où l’orphelin et le pauvre sont pratiquement abandonnés, mal aimés et mal considérés.

Au regard de la vulnérabilité et du caractère précaire de nombreuses familles en Guinée, la famille du commandant Patrice Soumaoro et, fort probablement, celles des autres éléments des forces spéciales broient du noir depuis la mort de leurs pères, maris, fils, oncles…

Monsieur le Président, souvenez-vous du proverbe selon lequel les hautes herbes peuvent cacher les pintades, mais jamais elles ne peuvent étouffer leurs cris.

Agissez pendant qu’il est temps. Sinon, je sens la tension monter Monsieur le Président. Sinon, je vous promets que les enfants des défunts ne vont pas vous pardonner de les avoir empêchés de se recueillir auprès des tombes de leur géniteur.

Je suis convaincu que vos enfants aimeraient un jour dire : ici repose le colonel Mamadi Doumbouya. Je vous souhaite une très longue vie, Monsieur le Président.  

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Guinée : une presse prise en otage par des affairistes
(par Alpha Amadou Diari Diallo, Journaliste)

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J’aimerais m’adresser à mes vaillants et intrépides confrères de tous les médias, afin que nous puissions tous ensemble, comme des médecins, diagnostiquer, traiter, et guérir un cancer qui va bientôt et très rapidement monter au stade suprême, ultime, si rien n’est fait. De quoi s’agit t-il ? Lisez mon texte avec une civière à côté, pour transporter la presse à la clinique de l’éthique et de la déontologie.

La presse guinéene a une très riche histoire, que le doyen Alpha Kabinet Doumbouya, dans une interview qu’il accorde à Guineematin.com, scinde en 4 parties :

– la période coloniale;
-la période des indépendances;
-la période de la démocratie;
-la période de la révolution numérique.

S’il est vrai que la curiosité est une qualité essentielle que le journaliste doit avoir, alors j’incite mes confrères, à aller s’abreuver dans les explications du doyen, que ma mémoire holographique  ne saurait retranscrire avec fidélité, au risque d’omettre la plus petite virgule.
J’ai trop de respect pour ceux que nous appelons tendrement aujourd’hui “les anciens”.
Pas parce qu’ils savaient attacher une cravate au cou, comme le ferait un berger sur une vache, pour ne pas qu’elle s’enfuit. Pas parce qu’ils portaient des vestes de présidents,  des souliers de papa Wemba, de Werrason, ou de Koffi Olomidé. Non plus pour le modèle dernier cris des voitures qu’ils conduisaient.

Mon admiration, mon estime, et ma considération pour ces journalistes qui ont roulé leurs bosses dans tous les genres journalistiques, avec succès et brio, s’expliquent par le respect des règles qui régissent notre métier qu’ils ont su observer avec rigueur. Journalistes, ils l’ont été  avec les peines et les joies du métier, sans se souiller, ni tricher.
Quelque chose m’écœure et me sidère.

Mais qui a dit à mes talentueux confrères, que le journalisme, c’est la communication ??? Catastrophe ! Désastre ! Inacceptable !

En Guinée, presque tous les jeunes journalistes, frappés par le vedettariat,  ont des agences de communication, et traitent avec ceux qu’ils doivent critiquer, en cas de faille dans la gouvernance de ces derniers. Ce qu’il conviendrait d’appeler honteusement, un conflit d’intérêt grave. Pour la bonne santé de la corporation, il faudrait que nous revenions aux fondamentaux du métier, que nous ne saurions réinventer.

Un journaliste en activité, ne saurait piloter en même temps une agence de communication. Toutes les chartes déontologiques, y compris celle de Munich, désapprouvent et condamnent le mélange des deux. Autrement dit, le journaliste qui donne l’information, ne peut pas en même temps faire de la publicité. Un juge en fonction peut-il être en même temps un avocat ?

La misère dans la presse, ne saurait être un alibis, un avocat défenseur du tortillement des règles élémentaires de la pratique du journalisme. Que les journalistes se battent tous ensemble, pour avoir des conventions, qui garantissent leur sécurité financière. Avec le développement des nouveaux médias, et la monetisation des chaînes YouTube,  et des pages Facebook…, les jeunes journalistes que nous sommes, aussi respectueux que nous soyons, pouvons “belliqueusement” dire aux anciens : vous avez eu tord de dire que le journalisme ne nourrit pas son homme.

Mais pour sauver le grand malade, il est urgent de recréer l’observatoire des règles d’éthique et de déontologie. Cet observatoire, aura pour mission principale de nettoyer de fond en comble l’écurie d’augias. 

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Elhadj Ousmane Fatako Baldé :
Décès d’une gloire, naissance d’un nouvel élan.
(Par Alpha Amadou Diari Diallo, Journaliste)

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Elhadj Ousmane Fatako, est-il vraiment mort, ou a t-il juste décidé de prendre une petite retraite terrestre, pour laisser la place à une nouvelle, et grande organisation, une introspection pour sa communauté, aux siens, aux Guinéens ?

En attendant d’avoir la réponse à ma question, et malgré les tonitruants articles publiés par tous les médias en ligne du pays, concernant son départ inattendu et brusque, je reste coi.

” Ceux qui sont morts ne sont pas partis :
Les morts ne sont pas sous la terre.
Ils sont dans les herbes qui pleurent,
Ils sont dans le rocher qui geint,
Ils sont dans la forêt, ils sont dans la demeure,
Les morts ne sont pas morts…”

En le disant en 1960,  Birago Diop n’aurait jamais pu imaginer qu’en 2023, malgré tous les soubresauts technologiques et modernistes que le monde a connu, un jeune homme d’une vingtaine d’années, allait s’approprier de son texte pour le contextualiser, et le mettre à l’honneur d’un digne fils de la Guinée.

” Elhadj Ousmane Fatako n’est pas mort.
Il parle , conscientise et inspire les nombreux jeunes qui l’admirent, au peuple de Guinée qui le pleure.

Elhadj Ousmane Fatako n’est pas mort.
Il est dans les mosquées qu’il a construites.
Il est dans les cœurs des pauvres qu’il a servis.
Il est le repère des combattants.
Il est une source intarissable de courage, de travail d’abnégation.
Il est, il est…”

Paix éternelle à son âme au royaume de Dieu, le Tout Puissant, l’unique. Cependant, je m’interroge sur la préservation de ses acquis. Sur la nouvelle version de la vision à imprimer. Sur le rôle et l’impact des coordinations régionales dans une Guinée qui accepte d’être divisée ideologiquement, à cause de la politique politicienne et malsaine, mais que pourtant tout relie (histoire, religion, sociologie, migration…)

Dans une logique d’épuration des cœurs carbonisés, et des esprits toxiques, qui voudraient que le peuple de Guinée soit saucissonné, et ne se mélange pas dans le frigo avec d’autres produits carnés, il serait tout à fait et en toute honnêteté logique, que les différentes coordinations régionales se réunissent chaque fois pour remettre à la fonte, les zélés de toutes parts, pour leur faire savoir qu’aucune ethnie, ne devrait constituer une menace pour une autre.

La communion, la concorde, et l’amour fraternel entre les ethnies , sont des valeurs et principes à chérir pour une Guinée multi-ethnique réconciliée.

Autrement dit, la beauté des coordinations régionales devrait résider dans la prise en charge, et la résolution des problèmes internes de chaque communauté, dans la promotion sincère du vivre ensemble.

C’est un échec, une catastrophe, si elles faillissent. En aucun cas, et pour ne rien au monde, les coordinations régionales ne doivent accepter de jouer le rôle des politiciens, dans leur schéma de : diviser pour mieux régner. La Guinée doit dépasser ce stade et cette ère d’agissement primitif.

Le décès d’Elhadj Ousmane Fatako, doit nous pousser à réfléchir davantage sur les fondements de l’existence des coordinations régionales:

1: Doivent-elles exister pour être actives dans le développement communautaire à travers la cotisation des fils/filles des différentes régions pour la construction d’écoles, d’hôpitaux, d’usines…

2: Doivent-elles exister  pour la promotion des acquis culturels de chaque région ?

3: Doivent-elles exister enfin pour l’égoïsme et la gourmandise des politiciens ?

Ce qui reste pour moi une évidence, c’est que, c’est la faillite de l’Etat, qui a rendu nécessaire l’existence des coordinations régionales. 

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