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Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS): après son annulation, la reprise de la mesure de prélèvement des 5% sur le salaire des fonctionnaires est nécessaire

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Dans le domaine de la protection sociale, de 1883 à date, il n’y a que deux conceptions entre lesquelles les institutions ayant pour mission la gestion d’un régime de sécurité sociale ont la possibilité de fonder leur mode de fonctionnement. Il s’agit de la conception Bismarckienne ou Assurantielle, et celle Beveridgienne ou Assistancielle.

La conception Bismarckienne (assurantielle) est un système corporatiste basé sur la solidarité interprofessionnelle, où les travailleurs ont la possibilité de s’ouvrir les droits grâce à leur activité professionnelle. Son principal mode de financement est les cotisations sociales, et il est obligatoire pour tous les salariés.

Quant à celle Beveridgienne (assistancielle), elle est universaliste et couvre toute la population en accordant les mêmes droits à tous. Elle est financée par les impôts.

En République de Guinée, les deux institutions de sécurité sociale créées par l’état sont: la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) créée en 1960 qui gère les travailleurs du secteur privé et assimilés, et la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale des Agents de l’Etat (CNPSAE) créée en 2014, devenue Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) en mai dernier, qui gère les agents de l’Etat suite à un protocole d’accord entre le gouvernement guinéen et les syndicalistes.

Ledit protocole d’accord signé en 2012 qui a abouti à la création de cette institution (CNPS) en 2014 a pour but de répondre à un besoin primordial des fonctionnaires, qui depuis toujours à part la retraite, n’ont aucune autre prestation de sécurité sociale comme par exemple: les soins de santé, les indemnités de maladie, les risques professionnels, les prestations familiales…

Cette absence de protection sociale pour les fonctionnaires a été source de plusieurs contrariétés , car avec leur revenu, il ne leur est pas facile de se prendre en charge en cas de maladie (surtout grave), ou de prendre en charge leurs ayants droit (conjoint.e enfants) qui sont malades. Également, quand ils sont victimes d’accidents de travail, il n’existe pas d’institution chargée de leur garantir des prestations liées à leurs besoins.

C’est pourquoi, la CNPS a été créée afin de répondre à ces manquements. Comme à l’image de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, cet établissement public gère quatre branches de prestations à savoir:

● La vieillesse

● Les Risques professionnels

● Les Prestations familiales

● L’assurance maladie

Pour avoir droit à ces prestations, comme dans tout système contributif de protection sociale, les agents de l’État et leur employeur (l’Etat) doivent cotiser à la CNPS pour couvrir les charges desdites prestations à hauteur de:

● 5% du salaire indiciaire des fonctionnaires,

● 5% du salaire de base pour les contractuels permanents de l’Etat,

● 2% pour les pensionnés.

Quant à l’État employeur, il lui reviendra de payer 18% de  ces  mêmes salaires qui constituent l’assiette.

Connaissant ce à quoi correspondent les 5% qui seront prélevés sur les salaires des fonctionnaires et les avantages liés aux prestations sociales garanties par la CNPS, il n’est pas difficile de comprendre ce qui est plus avantageux pour les agents de l’Etat.

Quand bien même la forme de procéder est d’une importance capitale!

Toutefois, depuis la création de la CNPS en 2014, il a fallu août 2021 pour qu’il y ait le prélèvement des 5% sur les salaires des fonctionnaires et 2% sur les pensions. C’est à cette date que les agents de l’Etat et les retraités ont commencé à payer leur part sociale pour le financement de leur couverture sociale, comme à l’image des fonctionnaires des autres pays.

Ne connaissant pas les avantages liés à ce prélèvement par manque de communication à cet effet, et voyant leur revenu diminuer, les fonctionnaires n’étaient pas enchantés de cet acte surtout avec la méfiance qui a toujours existé entre la population et les institutions étatiques.

C’est pourquoi, dès l’arrivée du Colonel MAMADY DOUMBOUYA au pouvoir, il a procédé par un décret présidentiel pour abroger la décision relative à ce prélèvement.

Et pourtant, dans tout système assurantiel basé sur la solidarité socioprofessionnelle, l’employeur et son employé doivent tous cotiser, d’où la notion de la part patronale et celle ouvrière.

Mais à date, pour le fonctionnement de la CNPS, c’est seulement l’Etat employeur qui paye sa part de cotisation. L’employé quant à lui ne paye pas. Et cela n’est pas à l’avantage des fonctionnaires car ils ne peuvent pas bénéficier des autres prestations de cette institution notamment l’assurance maladie et les risques professionnels.

Cela crée également assez de manque à gagner pour l’institution et ça constitue un frein dans l’atteinte de ses objectifs.

C’est la raison pour laquelle, il est important que l’Etat revienne sur la décision relative au prélèvement des 5%, pour que les fonctionnaires contribuent au régime, afin de prétendre bénéficier des prestations sociales à l’image des travailleurs du secteur privé assujettis à la CNSS.

Après tout, comme les  fonctionnaires finiront un jour par contribuer au financement de leur sécurité sociale conformément aux exigences des principes en la matière, le mieux serait de le commencer dès maintenant, et de prendre toutes les dispositions nécessaires aux respects de leurs droits en tant qu’ assurés sociaux.

Bhoye Goumba

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Éventuelle crise de liquidité de la BCRG et ses conséquences macroéconomiques

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Selon certaines informations qui circulent sur la toile et dans certains milieux économiques, il y aurait une crise de liquidité qui affecte la BCRG. Étant donné l’intérêt que revêt un tel sujet, il n’est pas superflu de rappeler en quelques mots les conséquences d’une telle situation. Dans la foulée, un collègue a campé le sujet.

A titre de rappel, une crise de liquidité n’est pas favorable pour une économie. Elle peut entraver le bon déroulement de l’activité économique, affecter la rentabilité des entreprises, décourager les investisseurs etc. Bref, elle peut entraîner une crise financière si elle n’est pas gérée rapidement avec tact et pédagogie.

Si cette crise se confirme, elle viendrait, avec son cortège de malheur, aggraver une crise de confiance déjà existante entre une certaine catégorie de clients et les banques de la place. Crise qui trouve son explication essentiellement sur la méconnaissance du mode de fonctionnement des banques mais aussi en grande partie à la déficience du régulateur.

C’est pourquoi il serait indispensable de juguler rapidement cette éventuelle crise de liquidité au risque de s’exposer à des conséquences désastreuses qui pourraient entraîner une panique psychose au niveau des agents économiques ayant des comptes en banque. La BCRG devrait communiquer sur ce sujet- si ce n’est pas encore fait – pour apaiser les acteurs afin d’éviter la spéculation et ses corolaires.

Par ailleurs, il convient de rappeler que lorsque la liquidité de la Banque Centrale est affectée, cela se transmet naturellement par l’effet de contagion dans tout le système bancaire. A rappeler que la liquidité d’une banque renferme ses disponibilités en monnaie centrale, le montant de son compte courant créditeur à la banque centrale, les billets en caisse ainsi que le montant de ses comptes courants créditeurs dans d’autres banques dont elle peut toujours exiger la contrepartie en monnaie centrale.

Cependant, lorsqu’il y a un manque de liquidité dans les banques primaires, la Banque Centrale injecte dans le circuit la monnaie centrale en fonction du besoin de l’économie par le biais de la politique monétaire expansionniste. Mais, en le faisant, elle doit toujours avoir à l’esprit de préserver la bonne santé de l’économie, en évitant les effets inflationnistes.

Étant donné ici que le problème ne se situerait pas pour l’instant au niveau des banques primaires mais plutôt au sein de la BCRG (quoi que certaines petites banques de la place ne peuvent jamais payer les chèques émis avec des gros montants et cela depuis des lustres), le problème pourrait être résolu facilement. Surtout que l’on a tendance à émettre habituellement des billets de banque sans que cela ne corresponde à l’évolution des fondamentaux. Cela dit, il ne faut jamais encourager la planche à billet.

Bref, la politique monétaire de la BCRG devrait permettre de répondre efficacement aux besoins des agents économiques afin de leur permettre de réaliser les échanges qu’ils souhaitent, et participer ainsi à la croissance économique. Cela ne veut pas dire aussi qu’il faut noyer l’économie nationale sous un flot inconsidéré de monnaie, déconnecté de ses capacités productives. Mais, la meilleure politique monétaire du monde ne saurait réussir sans l’autonomie de la Banque Centrale face vis-à-vis de l’exécutif. Il est certes conseillé de financer son économie à travers l’épargne nationale mais cela s’applique à des pays à revenu élevé, disposent d’une épargne digne de ce nom.

Dans un pays comme la Guinée où le revenu est alloué à la consommation, le financement des grands projets (cas des Infrastructures économique et sociale par exemple) se fait en partie à travers les fonds oisifs des banques à la BCRG cf. Multiples émissions d’Obligations du Trésor au cours de ces dernières années. Ce qui pose parfois problème car, si les banques primaires savent qu’elles ne parviendront pas à décaisser les montants dont elles ont besoin, elles risquent de ne plus en déposer faute de confiance. En ce moment, la régulation du système risque d’être très compliquée.

Safayiou DIALLO (Economiste)

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Les véritables obstacles au développement de la Guinée (…) sont ceux-là qui ne veulent pas la tenue d’élections libres, transparentes et inclusives.

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Les véritables obstacles au développement de la Guinée dans la cohésion sociale et la stabilité politique, sont ceux-là qui ne veulent pas la tenue d’élections libres, transparentes et inclusives.

Leur argument de manipulation consiste à dire que les politiques ont échoué. Si tel est le cas, les électeurs sont mieux placés pour l’exprimer librement avec leur bulletin au lieu de prétendre réfléchir à leur place.

Au nom de quoi peut-on faire croire que la possibilité de choisir, à travers le vote libre, est un problème ? Seuls ceux qui n’ont pas intérêt dans la transparence raisonnent ainsi. Évidemment leur position non avouée n’est rien d’autre que l’égoïsme et l’envie de garder les privilèges du pouvoir sans en avoir le droit et la légitimité.

Que faut-il faire pour y remédier définitivement ?

  • Créer un système indépendant et certifié qui garantit la transparence des scrutins électoraux.
  • Procéder à un recensement électoral de tous les guinéens en âge de voter. Cela partout où ils sont, au nom du droit naturel de chaque citoyen à participer à la prise de décisions publiques et au choix des dirigeants.
  • Réformer l’appareil judiciaire en y mettant des magistrats courageux, intègres et compétents pour dire le droit en toutes circonstances; quelles que soient la nature et l’origine des pressions.
  • S’assurer que les forces de défense et de sécurité respectent le choix électoral majoritaire pour déclarer leur loyauté au peuple à travers ses dirigeants correctement élus.

En fait, l’expérience de nos crises politico-sociales des 20 dernières années et l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication sur les mentalités, ont démontré que désormais un dirigeant ne peut ni s’imposer ni être imposé aux Guinéens.

Ils peuvent vouloir garder le pouvoir par la violence, le lobying, la manipulation et la corruption. Mais ils n’auront ni la tranquillité d’esprit, ni la paix du cœur encore moins les honneurs. Et la finalité sera toujours la même.

Les guinéens conscients et ambitieux ont raison de refuser que des personnes non élues ou mal élues les gouvernent. Donc c’est leur droit le plus absolu de vouloir et se battre pour l’excellence et la représentativité.

Aliou BAH
Président du MoDeL

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« La seule source de légitimité de la junte militaire étant son engagement solennel, si elle décide de se renier, libre aux guinéens de la renier aussi. »

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En annonçant publiquement le glissement du calendrier de la transition au de-là de décembre 2024, le Premier ministre Amadou Oury Bah, qui a malheureusement choisi de jouer le rôle de porte-parole des décisions prises à son insu, a juste confirmé que le CNRD n’est pas fiable.

Ceci étant, un citoyen réfléchi et ambitieux doit-il se sentir obligé de se soumettre à une autorité qui ne respecte pas ses engagements ? Pourquoi accorder plus de temps à des personnes dont la mauvaise foi est si flagrante ?

Le CNRD s’est imposé par la force pour prendre le pouvoir. Il a élaboré unilatéralement la charte, le chronogramme et le délai de la transition. Rien de tous ces actes n’est le choix du peuple de Guinée. La seule source de légitimité de la junte militaire étant son engagement solennel, si elle décide de se renier, libre aux guinéens de la renier aussi.

Dommage que l’histoire politique de notre pays ne soit qu’une éternelle répétition. Il semble donc inévitable que cette fois-ci encore les mêmes causes produiront les mêmes effets.

Aliou BAH, Président du MoDeL

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