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Guinée: la CGCPI s’insurge contre la sortie d’Alpha Condé du pays

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La Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale a dans une déclaration rendue public ce 10 janvier protesté contre la mesure du CNRD accordant au président déchu d’aller se faire soigner à l’étranger. Pour cette organisation de défense des droits de l’homme une telle démarche constitue une prime accordée à l’impunité aux nombreux crimes de sang commis sous le règne du Président Alpha CONDE. 

Ci-dessous, Kumpital vous propose la déclaration de la Coalition guinéenne pour la Cour Pénale Internationale :

La Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale (CGCPI) rappelle que le 5 septembre 2021, les guinéens ont accueilli avec joie et ferveur le coup d’état militaire qui a mis fin au régime de Monsieur  Alpha CONDE, élu suite à une modification de la constitution du 7 mai 2010. Ce changement constitutionnel a coûté la vie à près d’une centaine de citoyens dont certains sont ensevelis dans des fosses communes à N’Nzérékoré.

Si l’espoir d’un vent nouveau a soufflé dans le paysage sociopolitique guinéen, les attentes des victimes de violations des droits de l’Homme sont encore grandes, notamment en ce qui concerne l’accès à la justice et les réparations des préjudices subis, surtout que de 1958 à 2021, les guinéens ont connu de graves violations des droits de l’homme. Il en est, à titre purement illustratif, des victimes du Camp Boiro, des massacres de janvier et février 2007 et les événements douloureux du 28 septembre 2009.

La Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale, relève que  si le Colonel Mamady Doumbouya a promis que la justice sera la boussole qui guidera chaque citoyen et dénoncé une instrumentalisation de celle-ci par les régimes précédents, force est de reconnaître que les actes posés jusque-là ne font mention que des crimes économiques avec la création d’une Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières  (CRIEF) alors que des citoyens abusés dans leurs chairs ont porté plainte contre l’ancien président Alpha Condé pour des faits graves portant sur des violations des droits de l’Homme.

Or, le Conseil National du Rassemblement pour le Développement vient d’accorder une sortie temporaire pour des raisons humanitaires dit-il à l’ancien Président Alpha Condé sans que celui-ci ne soit entendu au préalable par le Tribunal de Première Instance de Dixinn.

Une telle démarche constitue une prime accordée à l’impunité aux nombreux crimes de sang commis sous le règne du Président Alpha CONDE, crimes qui ont été documentés par les Organisations de Défense des Droits de l’Homme.

Il faut rappeler que la Haute Cour de Justice, créée depuis le 23 décembre 1991, n’a jamais été meublée. Cette juridiction ayant été supprimée, les juridictions de droit commun sont bel et bien compétentes pour connaitre les infractions commises par  les anciens chefs d’Etat, le Président Alpha CONDE en l’occurrence, et les anciens membres du gouvernement.

Toujours dans le cadre de la protection des droits de l’homme, la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale déplore la décision prise par la Cour de la CEDEAO suspendant toutes les procédures déjà introduites ou à introduire devant elle, procédures émanant des populations guinéennes et maliennes. A préciser que  ces actions judiciaires sont engagées par des citoyens ordinaires contre leur Etat respectif et en cas de violations des droits de l’homme.

Notre organisation, soucieuse de la réussite de la transition reste déterminée à apporter des contributions positives pour aider notre pays à renouer avec les valeurs et principes démocratiques.

Cependant, nous appelons le Conseil National du Rassemblement pour le Développement et le Gouvernement à placer la justice au cœur de ses actions et d’engager des réformes profondes réalistes pour poser les bases d’un nouvel Etat qui garantit les libertés publiques.

Le Conseil National du Rassemblement pour le Développement doit, au sortir de cette transition, baliser le chemin d’une société réconciliée autour des valeurs universellement partagées.

Pour toutes ces raisons, notre  Organisation en  appelle :

Aux Autorités de la  transition à :

– Diligenter la mise en place du Conseil National de la Transition

– Engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de violations des droits de l’Homme commis sous le régime de Monsieur Alpha Condé

– Mettre en place un fonds de réparation provisoire des préjudices subis par les victimes de violations des droits de l’Homme.

– Eviter toute action et ou décision de nature à renforcer les clivages de la société guinéenne.

– Parachever le processus de réconciliation nationale pour résoudre le passé douloureux de notre pays.

A la Cour de la CEDEAO

De revenir sur sa décision de suspension des procédures judiciaires.

Conakry, le 10 janvier 2022

Pour le Bureau Exécutif National

Le Président

Maitre Hamidou BARRY

Lettre Ouverte

Lettre ouverte à Madame la Ministre de l’Industrie et des PME

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Objet : Réflexions et propositions suite à la fermeture de 1 724 unités industrielles

Madame la Ministre,

Permettez-moi tout d’abord de saluer la rigueur avec laquelle votre Ministère s’emploie à réorganiser et réguler l’environnement industriel Guinéen. La mise en conformité des activités économiques, notamment dans les secteurs sensibles comme la production d’eau, est une démarche nécessaire, légitime et attendue depuis longtemps.

Cela dit, la décision de fermeture de 1 724 unités industrielles, annoncée le 17 juillet dernier, appelle une réflexion collective sur les modalités d’application et les conséquences immédiates. Ces unités, bien qu’imparfaites sur le plan réglementaire et environnemental, jouent un rôle crucial dans le tissu économique et social Guinéen.

En moyenne, si nous prenons cinq (5) emplois directs par unité, ce sont plus de 8 600 emplois qui disparaissent en une journée, sans compter les milliers d’emplois indirects dans les filières connexes : fournisseurs d’emballages, transport, commerce de proximité etc.

Au-delà des chiffres, il y a les visages. Celui des jeunes entrepreneurs qui ont investi leurs économies dans des petites unités de traitement. celui des femmes dans les marchés qui vendent, chaque jour, des sachets d’eau pour nourrir leurs enfants. Ces récits sont nombreux. Derrière chaque fermeture, une chaîne de solidarité locale s’effondre.

Le secteur de la production d’eau, dans nos villes comme dans nos campagnes, comble aujourd’hui des insuffisances structurelles. En l’absence de réseaux publics performants, ces unités assurent, de fait, un service vital et approvisionnent chaque jour des milliers de foyers, notamment dans les zones périurbaines. Leur retrait soudain crée un vide fonctionnel, un risque de pénurie localisée, une hausse possible des prix et une perte brutale de revenus pour les ménages les plus modestes.

Or, réguler un secteur ne doit pas signifier l’éteindre. L’ambition de qualité ne saurait être atteinte durablement sans accompagnement, ni cadre progressif de transition.

C’est pourquoi je plaide pour une transition stratégique, juste et inclusive. Pour une approche alternative, plus progressive, s’appuyant sur les mécanismes structurés de développement du secteur privé.

À court terme, un programme national de mise en conformité industrielle, motivé par la volonté d’accompagner un secteur privé fragile vers une transformation profonde et adossé aux ressources du programme Simandou 2040, pourrait être lancé. Ce programme serait structuré autour de trois piliers :

  1. Un référentiel qualité adapté aux micro-unités, co-construit entre les ministères de l’Industrie, de la Santé et de l’Environnement, pour classer les unités selon leur niveau de risque et leur potentiel de mise aux normes. Ce référentiel pourrait faire l’objet d’un arrêté ministériel partagé, permettant aux unités viables d’engager un parcours de régularisation et surtout de les classer en trois catégories : à régulariser, à accompagner, à fermer définitivement sur base de critères objectifs.
  2. Un accompagnement ciblé piloté par le Ministère de l’industrie et des PME, avec appui des acteurs de l’écosystème entrepreneurial qualifiés, afin de soutenir la mise aux normes des unités viables. L’objectif réaliste serait de sauvegarder 250 à 300 unités, représentant à elles seules plus de 1 500 emplois directs formalisables à court terme. Ces petites unités seront retenues de par leur potentiel de se conformer aux normes et de développement pour couvrir le marché national d’eau minérale.
  3. Une offre de reconversion vers d’autres filières industrielles ou agroalimentaires (jus, huiles, produits transformés), avec des incitations fiscales à la transformation locale et des mécanismes de soutien à l’investissement pour les autres unités exclus du secteur de l’eau.

Ce dispositif permettrait de transformer une mesure brutale en mécanisme de structuration. De réconcilier exigence publique et trajectoires entrepreneuriales. Et surtout, de bâtir un tissu industriel plus sain, sans sacrifier les dynamiques existantes ni les efforts consentis par des centaines de Guinéens entreprenants.

En tant qu’expert de l’accompagnement des PME et du développement d’écosystèmes entrepreneuriaux, engagé depuis plus de 15 ans sur le terrain, je suis convaincu qu’une telle transition est non seulement possible, mais souhaitable. L’État a aujourd’hui l’occasion de montrer que l’autorité peut être alliée à la justice économique, et que réguler n’est pas seulement fermer, mais aussi ouvrir des perspectives nouvelles.

Nous avons là une occasion historique de démontrer que l’État Guinéen sait conjuguer autorité et accompagnement, normes et justice sociale. Nous pouvons refonder notre industrie sans écraser ceux qui l’ont portée à bout de bras. Nous pouvons construire un système où la qualité devient une ambition partagée, parce qu’on a donné les moyens d’y accéder. Ne laissons pas cette crise devenir un traumatisme économique. Transformons-la en levier d’innovation, d’inclusion et de fierté nationale.

Refonder notre industrie, oui. Mais pas en sacrifiant ceux qui ont tenu debout, seuls, là où rien n’était prévu pour eux. Construisons un modèle où l’assainissement devient une chance. Un modèle où les réformes ne s’imposent pas contre, mais avec les forces vives de notre économie. Ce pays a soif d’ordre. Mais aussi de perspectives. Ne coupons pas l’eau à ceux qui, malgré tout, font circuler la vie.

Respectueusement

Danda DialloExpert de l’accompagnement des PME Et du développement d’écosystème entrepreneurial

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Conakry: Découverte macabre d’un nouveau-né abandonné à la décharge de Dar-es-Salam

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Une scène tragique a bouleversé les habitants de Dar-es-Salam situé dans la commune de Ratoma, ce mardi 15 juillet 2025. Un nouveau-né de sexe masculin a été retrouvé sans vie, abandonné dans des conditions déchirantes à la décharge du quartier.

Le bébé, encore enveloppé dans un pagne maculé de sang, portait tous les signes d’un accouchement récent. Son cordon ombilical n’avait même pas encore été coupé, confirmant qu’il venait tout juste de naître. Ce sont de jeunes habitants du quartier qui ont fait la macabre découverte avant d’alerter les autorités locales.

Informé des faits, le chef de quartier s’est rendu sur les lieux en compagnie d’autres jeunes du quartier pour constater l’horreur. Face à l’urgence et à l’état du corps, le nourrisson a été inhumé sur place.

Une enquête a immédiatement été ouverte par les autorités compétentes pour tenter d’identifier la mère de l’enfant et faire toute la lumière sur les circonstances de cet abandon dramatique.

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Conakry : Un étudiant emporté par les eaux de ruissellement à Demoudoula

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Le quartier Demoudoula, situé dans la commune de Ratoma à Conakry, a été le théâtre d’un drame dans la nuit du dimanche à lundi. Ayouba Donzo, 25 ans, étudiant en 2ᵉ année de Génie Informatique à l’Université Nongo Conakry (UNC), a tragiquement perdu la vie, emporté par les eaux de ruissellement.

Selon Mory Camara, cousin et colocataire de la victime, interrogé par nos confrères de RefletGuinée, le jeune étudiant s’était rendu à Demoudoula aux alentours de 23h00 pour rendre visite à un ami. Sur le chemin du retour, peu avant minuit, alors qu’il circulait à moto, il aurait été emporté par les eaux et aurait chuté dans un caniveau.

Les premières recherches menées par des membres de sa famille ont permis de retrouver sa moto vers 4h du matin dans un canal à Demoudoula. Le corps sans vie d’Ayouba Donzo a finalement été découvert non loin du pont de Nongo.

Ce drame relance, une fois de plus, la problématique de l’aménagement des voiries et du système de drainage à Conakry, où chaque saison des pluies fait malheureusement des victimes.

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