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Cellou Dalein Diallo et son bureau exécutif : une stratégie qui éloigne l’UFDG du pouvoir ?

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Par Mamadou Mazariou Diallo, citoyen guinéen

Depuis plusieurs années, Cellou Dalein Diallo et son entourage semblent emprunter une voie qui, loin de rapprocher l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) du pouvoir, la maintient dans une posture d’attente et d’impuissance politique.

Une opposition sans offensive

En mettant de côté les erreurs commises avant 2020 — relevant de l’inexpérience, de la négligence ou d’une certaine naïveté —, les faits récents révèlent une stratégie peu offensive. Depuis l’arrivée du CNRD, alors même qu’il devenait clair pour beaucoup que le Général Mamadi Doumbouya entendait prolonger sa présence à la tête de l’État, la ligne de l’UFDG n’a pas produit de rapport de force décisif.

Fait révélateur : malgré l’enjeu crucial du recensement électoral, l’ancien Premier ministre s’est présenté le tout dernier jour pour tenter de se faire enrôler — une démarche vouée à l’échec. Le refus qui s’en est suivi, ni aisément contestable ni politiquement exploitable, s’est mué en épisode administratif. Présenté plus tôt, un refus d’enrôlement aurait pu devenir un levier pour mobiliser militants et sympathisants autour d’une action coordonnée.

Une stratégie défensive et tardive

Plus récemment, le recours déposé devant la Cour de justice de la CEDEAO est intervenu après l’expiration du délai de dépôt des candidatures. Démarche symbolique, certes, mais sans effet immédiat sur le processus électoral, elle interroge la volonté réelle de conquête du pouvoir et l’anticipation stratégique du parti.

Entre fidélité et désillusion

Cette posture alimente un malaise chez certains militants. Les familles endeuillées, les blessés et les détenus des manifestations politiques peinent à comprendre une ligne qu’ils estiment prudente jusqu’à l’attentisme.

« De qui Cellou Dalein Diallo et son équipe se moquent-ils ? Des martyrs de Bambeto ? Des blessés et prisonniers des manifestations ? Ou de tous ces citoyens qui continuent d’espérer le voir, un jour, à Sékoutouréya ? »

Une direction sans cap ?

De plus en plus de voix pointent la responsabilité du cercle restreint de conseillers entourant le leader de l’UFDG. Fondée sur la prudence et l’attentisme, la ligne actuelle prive le parti d’une dynamique victorieuse. À ce rythme, préviennent certains, l’UFDG risque de demeurer un parti-mémoire plus qu’une force de conquête.

Note de la rédaction : Cette tribune n’engage que son auteur. KUMPITAL encourage le débat d’idées dans le respect des personnes et des institutions.

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