Agir Vite pour le CERVEAU, c’est le thème retenu pour la journée mondiale de l’AVC de cette année. Une journée célébrée chaque 29 octobre. L’objectif principal de cette journée est de sensibiliser le maximum de personnes à cette grande cause de santé publique en les incitant à éviter les facteurs de risque et d’appeler les urgences ou se présenter dès l’apparition des premiers symptômes.
Un accident vasculaire cérébral (AVC) ou attaque cérébrale, est défini par les spécialistes comme une défaillance de la circulation du sang qui affecte une région plus ou moins importante du cerveau. Il survient à la suite de l’obstruction ou de la rupture d’un vaisseau sanguin et provoque la mort des cellules nerveuses, qui sont privées d’oxygène et des éléments nutritifs essentiels à leurs fonctions. Les trois quarts des AVC surviennent chez des gens âgés de 65 ans et plus. Même si des enfants peuvent aussi souffrir de la maladie dans des cas rares.
Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé, en 2010 :
17 millions de personnes ont eu un AVC (incidence) dont 31% chez des personnes âgées de moins de 65 ans.
6 millions de personnes sont décédées d’un AVC, faisant de l’AVC la deuxième cause de décès dans le monde.
33 millions de personnes avaient des antécédents d’AVC, survenu en 2010 ou dans les années précédentes (prévalence) 102 millions d’années de vie ont été perdues du fait d’un handicap résiduel ou d’un décès liés à un AVC
L’AVC en Guinée, un cas spécifique
En Guinée, pas de célébration officielle prévue. Des spécialistes de la maladie ont décidé de passer dans les médias pour sensibiliser. Pour eux prévenir contre les facteurs de risques c’est déjà gagner une partie du combat: « En Afrique on ne peut agir que sur les facteurs de risque pour lutter contre les AVC » Explique Pr Fodé Abass Cissé, Chef service neurologie à l’hôpital Ignace Deen.
« Le chef de file des facteurs de risque, c’est l’hypertension artérielle. Les études s’accordent à dire que lorsqu’on arrive à maîtriser l’hypertension artérielle, on réduit de 50% les AVC. Le second c’est le diabète puis le cholestérol ou le surpoids, le stress psychosocial, la sédentarisation, la pollution de l’environnement. Ensuite, il y a le tabac, l’alcool et une alimentation pauvre en fibre ou trop salé, trop sucré ou trop » Prévient Pr Fodé Abass Cissé
En terme de chiffres, la Guinée ne dispose pas de statistiques fiables sur la maladie. D’ailleurs le pays ne compte que trois service spécialisés à Donka, Ignace Deen et à l’hôpital sino-guineenne. « À l’hôpital Ignace Deen, 1016 malades sont enregistrés depuis 2017» indique Pr Cissé. Mais ce chiffre peut être faussé par plusieurs facteurs sociaux et le manque d’infrastructures pour faire des analyses avancées explique le médecin.
À cause de ce manque d’infrastructures beaucoup de médecins neurologues Guinéens préfèrent exercer ailleurs qu’en Guinée: « il y a plus de médecins neurologues Guinéens en région parisienne que dans toute la Guinée.» Révèle Professeur Fodé Abass Cissé.
Mamadou Ciré Barry pour Kumpital.com