L’enseignement de la science en langue arabe a marqué notre histoire pendant des siècles, comme l’attestent les manuscrits de certaines œuvres littéraires, historiques et scientifiques que les arabophones nous ont légués. C’est durant la période coloniale que ces intellectuels arabophones ont été remplacés par une nouvelle élite instruite dans la langue du colon, d’autant que ce sont les érudits musulmans et arabophones qui s’étaient remarqués par endroits dans la résistance anticoloniale. Comme le déclin de la science dans le monde arabe, ces intellectuels arabophones se sont également focalisés sur les questions de religion au point qu’ils sont aujourd’hui principalement associés au fait religieux que toute autre chose.
Cependant, les diplômés avec ce parcours sont, de manière générale, toujours perçus à l’aune de leurs devanciers qui étaient/sont exclusivement arabophones, car leur capacité intellectuelle et leurs apports sont souvent réduits au champ religieux. Pourtant, ils ont les mêmes parcours et cursus que leurs confrères francophones dans presque tous les domaines aujourd’hui. Ils ont d’ailleurs un atout en ce qui concerne les aptitudes linguistiques, car ils sont tous bilingues et une partie est même trilingue (arabe, français et anglais).
En effet, plusieurs diplômés guinéens issus de l’école franco-arabe ont raflé de prestigieux trophées et de prix dans différents concours universitaires au niveau international, sans parler des thèses soutenues avec mentions dans des grandes universités au Maroc, en France, en Malaisie, au Soudan et en Arabie saoudite, etc.
C’est pour dire que ces élites arabophones peuvent jouer un rôle imminent dans la promotion de l’éduction, de la recherche, du développement sociopolitique, dans le renforcement des relations bi et multilatérales et, surtout, permettre à l’État guinéen d’accéder à de nombreuses opportunités et aux fonds des pays arabes et musulmans. Ils peuvent participer activement au sein du gouvernement, dans les ministères et les représentations diplomatiques pour le développement de notre patrie. Ceci pourrait être un atout pour les nouvelles autorités de la transition pour promouvoir l’excellence et l’inclusivité.
Par : MANSARE Ibrahim
Consultant en Finance Islamique.