Conakry, 25 décembre 2024 – Les Forces Vives de Guinée (FVG) ont publié une déclaration incisive aujourd’hui, dénonçant les dérives du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et appelant à une mobilisation massive pour exiger le départ de la junte militaire. Dans ce document, les FVG exposent une série de griefs à l’encontre du gouvernement de transition, accusé de violations des droits fondamentaux, de mauvaise gouvernance et de non-respect des engagements pris auprès de la communauté internationale.
Des accusations graves contre le CNRD
Les FVG mettent en avant plusieurs points critiques pour justifier leur position. Parmi les faits dénoncés, figurent :
– Les atteintes aux libertés fondamentales**, notamment l’interdiction des manifestations publiques, la répression de la presse, et les disparitions forcées de figures emblématiques telles que Fonike Mengué et Billo Bah.
– Les assassinats impunis de plus de 60 manifestants, ainsi que des décès suspects en détention de personnalités comme le Général Sadiba Koulibaly et le Colonel Pépé Célestin Guilivogui.
– La volonté présumée du Président de la Transition de briguer la présidence, en violation des dispositions de la Charte de la Transition et de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.
Les FVG dénoncent également l’échec du CNRD à respecter son engagement de retour à l’ordre constitutionnel avant le 31 décembre 2024, comme convenu avec la CEDEAO.
Une gouvernance contestée
La déclaration souligne les lacunes dans la gestion des récentes tragédies nationales, notamment l’explosion meurtrière à Kaloum en décembre 2023 et les événements sanglants au stade de N’Zérékoré ce mois-ci. Ces incidents sont présentés comme des preuves supplémentaires de l’arrogance et de l’irresponsabilité du régime.
À cela s’ajoute la dégradation des infrastructures, l’aggravation de la pauvreté, et la persistance de la corruption et des détournements de fonds publics, décrits comme autant de symptômes d’une mauvaise gouvernance.
Un ultimatum clair et une mobilisation annoncée
Face à ces constats, les FVG annoncent qu’à partir du 31 décembre 2024, elles ne reconnaîtront plus la légitimité de la junte. Elles exigent son départ et appellent à la mise en place d’une transition civile dès janvier 2025. Pour ce faire, elles invitent les citoyens, civils et militaires, à une mobilisation générale et à des manifestations pacifiques.
Ces manifestations débuteront le 6 janvier 2025 à Conakry avant de s’étendre à l’ensemble du pays. Sous le slogan « Seule la lutte libère ! », les FVG entendent maintenir une pression constante sur le régime jusqu’à l’obtention de leurs revendications.
Un tournant décisif pour la Guinée
Cette déclaration des FVG marque une étape décisive dans la contestation contre la junte militaire au pouvoir. Alors que le délai fixé pour le retour à l’ordre constitutionnel arrive à son terme, la Guinée semble se diriger vers une confrontation politique et sociale majeure.
Reste à savoir comment le CNRD réagira à cet ultimatum et si la mobilisation annoncée par les FVG pourra réellement infléchir la trajectoire actuelle du pays. En attendant, le peuple guinéen retient son souffle face à ces appels au changement.