C’est avec un cœur toujours serré, parfois les larmes aux yeux qu’on décide de rendre visite à une connaissance à la sûreté urbaine de Conakry. De l’extérieur de la cours, le silence laisse paraître cette grande concession normale. Mais de l’intérieur, on est vite accroché par les visages meurtris et amaigris. Des regards affligés et impuissants des prisonniers innocents mélangés à des coupables rompus dans des cellules surpeuplées et insalubres. Ici, les jours filent et se ressemblent. Un rythme infernal et interminable pour tous les détenus dans leurs cachots ou couloir quelque soit leur rang social auparavant. A chaque jour suffit sa peine. Des parents qui bravent les intempéries et les embouteillages pour envoyer à manger à un mari, à une femme, à un frère, à une sœur, à un père, à une mère, à un enfant qu’on ne peut empêcher de pleurer au premier regard croisé. On peut sentir en eux le poids de la prison et la déception de l’injustice qui les rongent. Ces pauvres au quotidien déjà difficile se démerdent pour trouver de la nourriture, des effets de toilette, des médicaments à leurs proches détenus.
Sous un soleil de plomb à l’accueil ou dans la salle d’attente, les parents en plus d’être exaspérés par les formalités de visites ( de longues attentes) doivent essuyer l’arrogance et l’insolence des gardes pénitentiaires qui ne jurent que par les billets de banques. Ces visiteurs doivent faire face à toutes les brimades verbales, à toutes les anarques pour espérer voir leurs prisonniers ou leur faire parvenir une commission. C’est le constat désolant que vivent les parents et proches de prisonniers dans le goulag carcéral de Conakry. On ne peut-être indifférent devant certaines scènes inhumaines et déshumanisantes à l’entrée et à l’intérieur de la maison centrale de Coronthie.
Imaginez-vous, que par injustice qu’on vous prive de tout votre confort habituel et qu’on vous retienne injustement dans ce cachot du désespoir? Pendant ce temps les vrais coupables se pavanent dehors. Ces charognards insatiables de deniers de la République, prennent en otage notre démocratie et se moquent des victimes. En attendant la justice divine, tous les martyrs de la démocratie, aux opprimés du régime, gardez la foi, seule arme qui vous reste. Priez et maudissez vos bourreaux jusqu’à la de vos jours. Triste et révoltant.
Un texte de Général Baïlo et Ibrahima Diallo Inspiré de leurs visites à la Maison centrale