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«Cette répression sauvage a prouvé que la Guinée n’est ni une famille, ni une République mais un État barbare.» Adama Hawa Diallo

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-Quand il y a le football, on nous dit que c’est une affaire du tricolore, une affaire de la nation, supportons le Syli National.
-Lorsqu’il s’agit de la musique, on nous parle de soutenir nos artistes car c’est la Guinée qui gagne.
-Lorsqu’il s’agit des entrepreneurs, on nous dit, supportons-les car c’est la Guinée.
-Lorsqu’il s’agit des compétitions religieuses, on nous dit de supporter les représentants Guinéens car la Guinée est une famille.
-Quand il s’agit d’un journaliste, on nous dit de le défendre car c’est pour la nation.
-Lorsque les forces armées Guinéennes déléguées par le pouvoir entrent dans des quartiers pour assassiner des centaines des citoyens innocents, on nous dit que c’est la politique, aux politiciens de gérer.

Les questions qu’on se posent sont:”depuis quand ôter injustement la vie des citoyens est devenue une affaire politique qui empêche un Footballeur, un artiste, un religieux, un entrepreneur ou un journaliste de condamner le mal et soutenir la victime ? Ou bien quand il s’agit de ces tueries la défense des droits humains n’est plus une question d’intérêt supérieur de la nation ?”

La réponse à ces questions est simple :”tant que ça ne touche que certains, d’autres parlent de politiques pour se dédouaner “.
Pour illustrer cela, je connais plusieurs amis qui avaient l’habitude de nous interpeller par ces termes :《arrêtez d’appeler des manifestations pour éviter ces tueries car vous savez que vous n’êtes pas prêts. C’est vous qui occasionnez tout ça et vous voulez embarquer les autres à condamner les crimes》.
Pendant ces événements douloureux qui ont causé la mort de plus de 46 personnes, certains de ces amis ont perdu des parents proches. Eux qui nous prenaient responsables des crimes à la place des bourreaux, eux qui disaient qu’on se victimise ont aussi perdu des proches récemment. Savez-vous comment ils sont actuellement ? Ils sont devenus plus virulents que nous autres contre le régime.
Ils ont arrêté de nous parler de victimisation. Ils dénoncent la barbarie et condamnent la répression. Ils ont changé brusquement d’avis parce qu’on vient de toucher leurs proches.
Alors ce qu’on retient, c’est que tous ceux qui disent que ces tueries sont politiques pour s’empêcher de condamner le font parce qu’ils n’ont pas été victimes et parce qu’ils n’ont pas perdu des proches.
Que tu sois Footballeur, artiste, religieux, entrepreneur, journaliste ou autre, en restant silencieux face à ces crimes tout simplement pour protéger tes intérêts, quand ton tour arrivera, de grâce ne nous parle pas d’une histoire d’intérêt supérieur de la nation. Débrouille-toi seul.
Pendant dix ans des innocents meurent mais cela ne nous empêche pas de continuer le combat pour la liberté.
Nous ne sommes pas entrain de quémander des soutiens pour condamner cette terreur. Nous rappelons juste que ceux qui se cachent derrière les miroirs silencieux le font parce que leurs familles n’ont pas été victimes et c’est tout.
Cette répression sauvage a prouvé que la Guinée n’est ni une famille, ni une République mais un État barbare.
Après l’installation du président élu Cellou Dalein Diallo à la magistrature suprême, nous aurons toutes ces injustices à réparer par le biais de la réconciliation nationale pour soulager les populations avant de continuer sur la politique du développement durable.

Adama Hawa DIALLO

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