Le 28 septembre 2009, Selon les conclusions d’une enquête de l’ONU, plus de 150 personnes avaient été tuées dans le stade de Conakry, des femmes violées et de centaines de blessés. Cela fait maintenant douze (12) ans que les victimes attendent toujours un procès qui tarde à venir. Les avocats et les associations de victimes ont toujours dénoncé la lenteur de la procédure et le manque de volonté politique en vain. Pourtant, ils ne s’avouent pas vaincus, si la Guinée ne leur rend pas justice, ils envisagent de saisir des institutions supranationales telles que la cour de justice de la CEDEAO ou la CPI pour se faire valoir.
Le 28 septembre 2009, des opposants étaient venus protester contre une éventuelle candidature de Moussa Dadis Camara. 150 d’entre eux seront tués, une centaine de femmes violées et des milliers de blessés selon les conclusions d’une enquête de L’ONU et quelques associations de défense des Droits Humains. Douze (12) ans après les faits, les victimes sont toujours très marquées par cet événement douloureux. Elles sont réunies au sein de l’association des amis et victimes du 28 septembre 2009 (AVIPA). C’est cette association qui tant bien que mal se bat pour que justice soit faite. Pour L’AVIPA la non-tenue du procès est imputable à un manque de volonté politique. Alors que l’instruction est clôturée depuis fin 2017, le gouvernement guinéen a promis à plusieurs reprises que le procès des responsables du massacre du 28 septembre 2009 serait organisé dans les plus brefs délais. Il avait même annoncé que le procès allait s’ouvrir au plus tard en juin 2020. Les organisations de défense de droits Humains et l’association des victimes y voient un clair manque de volonté politique de la part de l’Etat Guinéen.
Me Amadou DS Bah, président du collectif des avocats de victimes redoute que justice ne soit finalement pas rendue dans cette affaire. L’avocat des victimes s’inquiète notamment des décès à répétition de plusieurs cadres civils et militaires du CNDD, dont certains sont inculpés dans ce dossier. Ce qui selon lui éteint l’action judiciaire contre les défunts. Il y a également les morts enregistrés dans les rangs des victimes. La précarité, la lassitude et le désespoir qui ont eu raison sur plusieurs victimes qui seront tenté de s’en remettre à la justice divine.
« La principale crainte est qu’il ‘y ait pas de justice parce que si les personnes qui sont renvoyées devant le tribunal criminel décèdent, l’action publique s’éteint. Ça c’est une crainte qui est justifiée aujourd’hui, au-delà de la mort du Général Mamadouba Toto Camara, il y a que Moussa Dadis Camara est au Burkina. Donc, si Moussa Dadis Camara n’est pas en Guinée et certains présumés responsables décèdent, je pense que c’est une crainte justifiée et légitime pour les victimes de vraiment s’inquiéter du sort de ce dossier. » Déclare Me Alpha Amadou DS Bah.
C’est pour éviter un déni de justice que tout le monde doit se bouger estime le président du collectif des avocats des victimes. Dans les jours prochains, le Collectif d’avocats entend saisir d’autres juridictions compétences pour se faire entendre si la justice guinéenne ne pose pas d’actes forts dans ce dossier: « Pour le moment, nous avons plusieurs options. Nous allons relancer notre plaidoyer au niveau de la CPI ou alors saisir la cour de justice de la CEDEAO qui est une instance sous régionale. Pour l’instant ça n’a pas été décidé au niveau du collectif des avocats mais je crois que dans les prochaines semaines l’une des options va être choisie » Déclare Me Alpha Amadou DS Bah, président du collectifs des avocats des victimes.
En ne montrant pas que la lutte contre l’impunité est une affaire nationale, la Guinée écorne-t-elle ainsi sa crédibilité aux yeux de la communauté internationale à laquelle, elle a donné la garantie d’organiser le procès du massacre du 28 septembre 2009 dans de meilleurs délais ?